saveurs molles - 1 chaque jour

Ecriture, écritures : en solo ou en collectif, ici on aime lire et écrire.

Modérateur : drÖne

konsstrukt
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25. saveurs molles, dans la nuit du jour trois au jour quatre

quand il retrouve enfin son pote, c'est trop tard.
(cette nuit-là, il s'est fait embarquer par les flics. sale embrouille, heureusement ils voulaient pas de lui pour le camps, mais juste pour se faire identifier par un connard qui par chance a préféré un autre coupable. donc il a pu repartir. il a silloné toute la ville pour le trouver, il a flippé comme un fou quand il a vu les deux cadavres à leur ancien squat, et finalement il a trouvé la voiture, avec les deux flics. il ne se serait pas approché, s'il n'avait pas reconnu l'actrice.
et en s'approchant il a reconnu son pote sur la banquette arrière, et pourtant il était sacrément arrangé)
il recule.
il a le souffle court, il a peur, il est en colère, il sent une rage impuissante monter, il va bien falloir en faire quelque chose.
il est quatre heures trente, et l'histoire est en marche.

ANNEXES :

1 :

quand il se réveille il regarde autour de lui. quelqu'un lui a piqué l'anneau qu'il avait trouvé l'autre jour. il pousse un grognement. il a soif. il n'a rien à boire. il est tard maintenant. il est quelle heure ? il regarde autour de lui... c'est la nuit... il ne fait pas trop froid... fait pas froid mais fait soif...
il se lève, péniblement... il se met en route...
le rêve lui revient, encore un rêve à la con... il ne rêvait pas avant. il était avec des rats dans ce rêve, et les rats lui dévoraient sa merde. tout en marchant, les détails lui reviennent... c'est brumeux mais ça revient... il était assis sur un chiotte à l'ancienne mode... une simple chaise percée en bois, avec un trou d'aisance en dessous, creusé dans la terre... comme chez son grand père quand il était petit... putain ça fait longtemps qu'il a pas pensé à son enfance... il marche toujours, il hésite encore plus maintenant... il a envie de s'asseoir pour penser... c'est ce qu'il fait. il laisse tomber son corps lourd de cent dix sept kilos (mesure datant de la dernière rafle) et ses cinquante quatre ans, et il pense... son grand père est mort comment déjà... écrasé par un bus... un des derniers bus électriques... un des derniers bus à être conduits par un être humain d'ailleurs... c'était en quelle année déjà... de toute façon quelle importance... on s'en fout des années dans la rue... on s'en branle... y'a que l'heure qui compte, à la rigueur... le rêve... il était sur cette chaise à la con, et il chiait... et dans la fosse d'aisance y'avait plein de rats qui bouffaient sa merde... mais la merde lui restait coincée au cul, à force... et les rats s'impatientaient, ils allaient remonter lui bouffer les fesses si ça continuaient comme ça... alors il a plongé les doigt, tout au fond, et en a retiré un étron dur et plat de la taille de la main, qu'il a laissé tomber pour les rats... les rats ont recommencé à bouffer... mais y'avait un autre étron coincé, alors il a remis les doigts et l'a sorti celui-là aussi, et donné au rats... et y'en avait encore un, et encore un, et ça a continué comme ça jusqu'à la fin du rêve...
c'est quoi qui l'a réveillé... il en sait rien du tout... la soif peut-être... ou alors ce putain de mal de crâne... il faut qu'il trouve à picoler putain... il se relève, sa carcasse le fatigue... il est trop gras, et il bouffe pas assez pour trimballer autant de graisse... il réfléchit... est-ce qu'il connaît quelqu'un chez qui il pourrait aller sonner et ensuite boire...
il marche au hasard, en attendant... il espère qu'il va pas marcher comme ça toute la nuit...

2 :

c'est son collègue qui l'arrache du corps, à la fin. il est obligé de le maintenir, le temps qu'il reprenne ses esprits. ses bras tremblent et ses doigts cherchent quelque chose.
- ça va mieux ?
il le regarde, admiratif. il continue :
- putain, tu l'as tué. tu l'as tué à mains nues !
- ah. je lui ai mis des claques, et puis... putain, merde, je me souviens de rien.
- bin regarde.
ils contemplent tous les deux le corps qui baigne dans son sang. on reconnaît à peine le visage, il y a du sang partout.
dans la voiture, les deux adolescents menottés sont pétrifiés d'horreur.
- il va falloir se débarraser d'eux.
- putain, je sens plus mon bras. j'espère que je me suis rien cassé en fracassant ce connard ?
- on verra plus tard. allez, viens, le repos du guerrier nous attend !
(rires)
- et le corps de l'autre ?
on le fout derrière. fait descendre les mômes, je m'en occupe.
il contourne la voiture pour faire descendre les deux prisonnier. son bras est lourd et engourdi, et son poignet le lance violemment. il espère qu'il ne s'est rien foulé. il regarde sa main. elle est quand même très enflée. il essaie de plier les doigts, il n'y arrive pas bien. les jointures sont très douloureuses, et les articulations sont crispées. autant ne pas insister. il tient son arme de l'autre main pour faire sortir les deux adolescents. de toute façon, ils sont menottés, ils ne présentent pas un très grand danger. tout de même, c'est bizarre ce black-out. comment ça se fait ? il ne comprends pas il essaie de se souvenir, mais rien, impossible, impossible. le noir total.
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26. saveurs molles, dans la nuit du jour 3 au jour 4

il fait presque jour
il ne pleut plus depuis une demi douzaine d'heures
un chien fouille une poubelle
en un endroit de la ville, une vingtaine de policiers s'affairent auprès d'un cadavre célèbre entouré de cadavres moins célèbres
en un autre endroit de la ville, des enfants franchissent diverses étapes d'initiation
en de nombreux endroit de la ville, des gens se lèvent, ignorants de tout cela, et s'apprêtent, pour la plupart, à aller travailler
en de nombreux endroits de la ville, des gens dorment
quelque part, un clochard tente de parler à albert de freynal
partout, le ciel devient bleu foncé, la lumière s'étend à vue d'oeil, le ciel et la ville claircissent de plus en plus
il est cinq heures quarante sept, et c'est la fin de la nuit
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Message par konsstrukt »

27. saveurs molles, intermède

il arrive certaines nuits des bizarreries
une fillette âgée de trois ans à ses premières règles
un foetus éjacule dans le ventre de sa mère, concevant ainsi un jumeau qui est aussi son fils
un bébé âgé de onze mois pratique une fellation à un caniche
un enfant âgé de cinq ans, à l'occasion d'un test de routine, révèle un Q.I de 140
une femme accouche dans son lit durant son sommeil, et, ne se rendant compte de rien, écrase son bébé sans se réveiller
un nouveau-né est en érection au cours du cri primal
un nouveau-né placé en couveuse est surpris à plusieurs reprises à se masturber
dans une garderie, des enfants âgés de quatre à six ans organisent une orgie
six enfants agés de deux à neuf ans violent collectivement leur mère après lui avoir administré une dose massive de tranquillisants
deux heures après, c'est la guerre civile
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drÖne
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Message par drÖne »

tu crois pas si bien dire. Quand j'étais instit, il y a plusieurs années, j'ai eu une maternelle infernale peuplée de cas sociaux : enfants sexuellement abusés, frappés, parents junkies, habitat délabré de la banlieue nord de Paris, ce genre de trip. Quand j'ai quitté mon poste (remplacement), j'ai été remplacé par un autre stagiaire, et j'ai su plus tard que que trois gamins de cette maternelle avaient fait le mur, qu'ils avaient un cutter, qu'ils se sont battus, et que l'un d'entre eux s'était fait taillader la joue.

Une autre fois, en classe de "clim" (filières poubelles où l'on parque des cas sociaux à partir du CP en les mélageant avec des gamins en âge d'être en collège... et avec des pédagogo débiles qui refusent d'exercer la moindre règle, soi disant pour laisser les gamins s'exprimer ou découvrir eux-mêmes les joies de la Raison, quelle connerie !). Bref, une classe assez dure : j'ai compris qu'ils organisaient des razzias dans la cours de petits avec bastons à la clé.

Des cas de viols collectifs dès la maternelle, j'en ai aussi entendu parler. Pas vu cependant.

La réalité frappe fort, elle aussi...

Elle frappe moins fort à Neuilly où, étrangement, les méthodes pédagogiques traditionnelles restent efficaces et où les gamins apprennent facilement à lire. C'est les gènes, sûr...

+A+
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d'où, chose remarquable, rien ne s'ensuit...
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Message par konsstrukt »

"konsstukt, ce texte exprime la pourriture - t'es qu'un sale con de malade pour avoir des pensées tordues comme celles la."

alors ce commentaire, issu d'un autre forum où je publie ce texte, ne pourra que te faire rire - un peu jaune, cependant.

mais je pensais pas que la réalité m'avait précédé à ce point...
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28. saveurs molles, intermède (2)

l'accouchement. des jambes écartées, des cris, tout un amas de stéréotypes dont tout le monde se fout, un pauvre con au bord de l'inconscience, quelques bactéries à lui surnagent dans l'adn du bout de viande qui sort d'entre les jambes écartées, des types habillés en blanc tâchés de sang et d'autres substances qui enchaînent les gestes routiniers en se demandant ce qu'il vont bouffer au resto ce soir, une infirmière qui porte son nom badgé sur sa blouse, au cas où on la perde, et de la vie qui sort, de la vie frippée, qui sort, de la vie qui, légalement parlant, n'as aucun droit, n'est pas un être humain, et n'a été fabriqué que pour servir d'exutoire aux pulsions de ses fabricants.
là, il crie, ça veut dire qu'il est vivant. il ne sait pas encore qu'il mourra dans huit ans.
dans un bar. un type sent terriblement mauvais, il sent la viande pourrie. la musique est proche du bruit blanc, 500 bpm et une note unique saturée transforment l'air en béton. il danse avec une fille, elle pue la viande elle aussi. des asticots implantés leur grouillent sous la peau. la fille veut baiser, ils vont aux chiottes. elle baisse sa jupe, elle porte une jupe assez large. entre les diverses scarifications, une grosse excroissance sort de son ventre, juste au-dessus de la chatte. c'est un nouveau-né, il a été greffé pour un million d'euros ; il vit, suce, et avale. l'innovation, c'est que la fille a fait creuser un canal entre la gorge du bébé et son vagin. quand le mec voit son foutre gicler dans la bouche du bébé, et quelques secondes après ressortir lentement par la chatte de la fille, glisser lentement le long des cuisses, pour sûr il est excité. il rebande, sauf sa deuxième bite, qui ne bande jamais : elle a été greffée à partir du cadavre d'un acteur porno, elle est verte, pourrie, et les veines sont nécrosées. seuls les nerfs ont été connectés. mais le type possède un petit bâton d'acier qu'il glisse dans l'urètre, et il peut ainsi offrir une bonne double pénétration à la fille. pour accentuer son plaisir, vers la fin, il fout des grands coups de poings dans la gueule du bébé, qui pisse le sang. la fille en jouissant contracte assez fort son vagin pour que le sang qui dévale dans la gorge du bébé passe dans sa chatte, et vienne lubrifier encore plus la bite.
les soirées comme celle là sont fréquentes, mais touchent à leur fin. la semaine qui vient sera difficile.

ANNEXES :

1 :

un enfant trisomique coûte cent mille euros à la conception, et se négocie entre deux et six fois plus cher à la vente. selon les infirmités supplémentaires demandées, les coûts peuvent varier grandement encore.
lui, ils vont l'appeler marc.
à partir de six mois, et jusqu'à trois ans, ils vont surtout le battre. il sera un exutoire pratique pour évacuer le stress de la journée. Lui, il est reponsable de la communication d’un groupe pharmaceutique mineur, et elle enseigne l’architecture à l’univsersité. pour éviter qu'il crie, ils le baillonneront. au début ils lui donnaient des tranquilisants, mais il ne réagissait pas assez aux coups.
à partir de trois ans, il sera maintenu dans un état de faiblesse chronique, par un savant mélange de privations (nourriture, sommeil), de claustration et de médicaments. ils continueront à le battre, mais avec une violence bien plus grande. plusieurs fois, son père l'attrapera par un bras ou une jambe pour le claquer contre un mur, à la volée. il ira souvent à l'hôpital, ce qui coûtera cher aux parents, mais ils sont les moyens.
vers six ans, il commencera à servir de jouet sexuel, d'abord uniquement au profit de ses parents, puis la famille, les amis et quelquefois les voisins seront invités à participer. en deux ans, l'enfant sera violé plus de deux cent fois, par plus de dix personnes différentes, hommes et femmes.
il sera battu à mort à quelques jours de sont huitième anniversaire, par son père. sur une suggestion d'un voisin, le corps de l'enfants sera découpé et mangé au cours d'un barbecue, avec des légumes entiers cuits sur les braises.
Quelques soirs plus tard, les parents discuteront de l’idée d’avoir un enfant à élever.

2 :

parmi les greffes et implants rendus possibles :
une autre main
une autre langue
une autre bite
le bras d'un mort
les yeux et la mâchoire d'un mort
les couilles d'un mort greffées sur la nuque
un bébé rat dans le dos
des insectes sous la peau des bras
un serpent dans la jambe
un foetus sur la bite
une tête de chat dans le vagin
un poumon entre les seins
un vagin dans le cou
des zones érogènes sur la langue
des nerfs sur les ongles
un urètre au bout des doigts
un clitoris sous les ongles
un colon plein de merde dans la gorge
un rein malade
un bras putréfié
un œdème
etc

3 :

la pourriture est la nouvelle décadence bourgeoise. s'injecter des bactéries qui vont ronger et dissoudre les tissus, s'injecter des toxines de synthèses qui vont simuler la décomposition des tissus, puer, se transformer lentement en mort-vivant. des plaies qui ne guérissent jamais et attirent les mouches, des membres qui nécrosent, des chairs qui se liquéfient et puent à en vomir.
des dancing spécialisés où se rencontrer entre mort vivant, et des accessoires sexuels dignes d'une série z.

4 (prémonition) :

jour 4 : une manifestation de sdf est réprimée dans le sang
jour 5 : en protestation, les étudiants et lycéens descendent dans la rue.
jour 6 : divers groupes terroristes et divers black blocks, coordonnés par internet, transforment les manifestations en début d'émeute.
jour 7 : un commissariat est assiégé puis détruit, et l'ensemble des policiers est tué. le pape est tué par un terroriste.
jour 8 : début de la révolution.

5 (publicité) :

FAITES DE VOTRE ENFANT UN TRISOMIQUE !
VOUS AUSSI, GOUTEZ AUX JOIES DE LA VIOLENCE DOMESTIQUE !
VOTRE ENFANT N'EST PAS UN ETRE HUMAIN !
VOTRE ENFANT N'A AUCUN DROIT !

VOTRE PATRON VOUS ENGUEULE ? LE TRAVAIL N'AVANCE PAS ? VOUS RENTREZ STRESSE LE SOIR ET VOTRE COUPLE S'ENFERME DANS LA ROUTINE ?
UN ENFANT TRISOMIQUE EST LA SOLUTION !
BATTRE L'ENFANT DES HEURES DURANT, LE REGARDER SOUFFRIR, LE DROGUER, QUEL MEILLEUR MOYEN DE RESOUDER UN COUPLE ?
LE VIOL D'UN ENFANT DE MOINS DE QUATRE ANS EST UN ANTIDOTE PARFAIT A LA LASSITUDE SEXUELLE ! LA PREMIERE FOIS QUE VOUS ENTENDREZ LES CARTILAGES CRAQUER EST UN PLAISIR INOUBLIABLE !
FAITES DE VOTRE ENFANT UN TRISOMIQUE ! DES ANNEES DE JOIE ASSUREE !
CATALOGUE SUR SIMPLE DEMANDE
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Message par drÖne »

Catalogue "Le bonheur est dans les coups"
Editions du Baston, Paris : 2054

Mots-clés : traumatisme, squelette, maltraitance.

Illustrations :

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Figure 1. Récent décollement épiphysaire de l'extrémité supérieure du fémur avec petit arrachement métaphysaire, avec décollement épiphysaire isolé. Cet enfant présente par ailleurs des fractures de côtes.

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Figure 2. Enfant de 10 semaines tiré par les pieds.

A : On voit, sur la face interne de la métaphyse tibiale proximale, une petite ligne claire avec un décroché. Le noyau épiphysaire est en place.

B : Nouveau cliché dix jours plus tard. On voit une petite clarté métaphysaire mais apparition d'appositions périostées fines le long de la région métaphyso-diaphysaire du tibia, correspondant à l'hématome calcifié.

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Figure 3. Radiographie de la cheville. Ce cliché montre non seulement une bascule des noyaux épiphysaires distaux du péroné et du tibia mais aussi un très sévère arrachement métaphysaire. Il s'agit d'une fracture de Salter de type IV. Mécanisme probable : torsion du pied brutale. Noter l'association des appositions périostées sur les diaphyses. Certaines d'entre elles sont assez anciennes et sont incluses dans la corticale, ce qui explique l'épaississement de cette dernière.

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Figure 4. Radiographie de l'extrémité supérieure du tibia.

Image très difficile à voir de face et de profil. La suspicion clinique fait néanmoins pratiquer des clichés de trois quarts, mettant en évidence la fracture en anse de seau avec le décroché métaphysaire.


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Figure 5. Enfant de 1 an. Irrégularité des extrémités inférieures des métaphyses cubitales et radiales ayant pu faire évoquer, à un moment donné, le diagnostic de rachitisme, mais l'évolution montrant l'apparition d'appositions périostées a confirmé qu'il s'agissait bien de petits arrachements métaphysaires. Le mécanisme probable est celui d'arrachements par mouvements de moulinet effectués par le grand frère du patient.

Pour la suite de notre catalogue "Le bonheur est dans les coups", voir notre site web : http://www.john-libbey-eurotext.fr/fr/r ... images.htm
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29. saveurs molles, épilogue

une boite hermétique de la taille d'une citerne de semi-remorque dérive lentement dans l'espace. l'intérieur de la boite est filmé, et retransmis par satellite à diverses chaînes de télévision, et un milliard et demi de spectateurs n'en perdent pas une miette.

dans la boite, des vieillards attendent la mort. la boite dérive lentement vers le soleil ; les vieillards n'ont rien à boire, rien à manger. ils étaient cinquante-sept au départ, il y a quatre semaines. désormais, ils sont douze. la plupart des autres cadavres ont été dévorés, sauf ceux qui étaient manifestement trop malades.

ces cinquante-sept vieillards ont payé très cher pour mourir de cette façon, pas loin d'un million d'euros. le vainqueur, le dernier survivant, aura le droit, s'il gère bien les cadavres des autres, de mourir incinéré dans l'orbite du soleil. des caméras spéciales doivent enregister ces derniers instants, et ne perdre aucun détail chirurgical de son agonie.

cependant, il y un changement.

les émeutes détournent le public de ce show qui totalisait pourtant l'an passé quatre-vingt trois pour cent d'audience, mieux encore que le journal porno. il faut dire qu'un des passagers s'était découvert un penchant pour la nécrophilie.

maintenant que le spectacle est dans la rue, que les morts sont si proches qu'on peut les toucher, en emporter des morceaux chez soi pour les chérir, la production doit réagir vite pour reconquérir l'attention.

une émission spéciale est annoncée.

spéciale, elle l'est : en direct pendant deux heures, les douze passagers restants sont gazés. zoom haute définition sur les yeux qui se révulsent, crissements d'ongles sur les parois restitués en son surround sept point deux, l'audience explose, les annonceurs pub éjaculent sur leurs graphiques, les familles des gazés intentent un procès puisque le soleil promis n'a pas été donné, la production perd le procès, mais les quatre millions d'euros perdus en frais de justice et autres dommages et intêrets sont une misère comparés à la fortune engrangée.

et sur le sol la vie continue, à coups de matraque.


(fin du premier volume)
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