Les majors against the world

Discussions sur les enjeux politiques et socio-culturels des musiques populaires ou savantes.

Modérateur : drÖne

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drÖne
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Les majors against the world

Message par drÖne »

La campagne publicitaire du SNEP (syndicat national de l'edition phonographique) pue vraiment de la gueule, un peu comme la LEN :

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Raison de plus pour boycotter l'industrie du disque et ne plus acheter de CD, et pratiquer l'échange de mp3 libres de droits. Car la SNEP amalgamme tout dans ses raisonnements foireux, en prétendant qu'il y a une corrélation évidente entre l'échange de mp3 sur le net et la baisse des profits de l'industrie du disque. En terme de logique, on appelle ça une "abduction", à savoir une simple hypothèse pouvant tout aussi bien être fuasse que vraie. Que l'industrie du disque commence par baisser le coût des CD, et elle verra peut-être la consommation reprendre.

En attendant, la guerre des affiches commence :

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bituur esztreym
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Message par bituur esztreym »

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voilààà,

je la remets.

et le lien vnatrcien qui va bien :

http://musique-libre.com/phpBB2/viewtop ... df718e8#67
promeneur - finno-magyar filolog - perplex propaganda expert
http://seenthis.net/people/bituur - Ur· http://dogmazic.net/ - ::gniark:: http://vnatrc.net/YAST/YARVBT/
W;7[)
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drÖne
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Message par drÖne »

Celle-là, je la connaissais, mais celle que j'avais affichée était nettement plus explicite, si tu vois ce que je veux dire. Elle a malheureusement disparu du web aujourd'hui. Dommage, elle faisait bien la relation entre l'aspect majeur de la problématique de la SNEP et le stade rectal de son expression, t'vois ? Non ? bon, tant pis... Je l'avais trouvée sur Agstprod, mais elle venait d'un autre site qui a du avoir peur des représailles. Faut dire qu'entre Perben II et la LEN, on est au chaud ici, en République de Chine populaire...

+A+
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drÖne
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Message par drÖne »

Voici un extrait d'un rapport de recherche rédigé par le CNAm et l'ENST Paris, disponible à cette adresse : http://www.tekool.com/droit/bompsel.html (merci à vnatrc.dot pour le lien). Je ne met pas les notes de bas de page, donc il y des chiffres qui trainent parfois en fin de certains mots : voir le rapport pour ceux que ça intéresse. Je mets la suite de la discusion dans la rubrique "musique, culture et société", car il me semble que c'est plus ça place.

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L'échange de fichiers est-il vraiment la cause de la diminution de la vente de disques ?

Tout d'abord, les auteurs n'offrent aucune preuve que la réduction des ventes de disques soit directement liée au développement des réseaux peer-to-peer. Les calculs présentés dans le rapport "Enjeux économiques de la distribution de contenus" supposent que toutes les pertes du secteur de la distribution de supports physiques (CD, DVD) ont été entraînées par le développement des échanges de fichiers entre internautes. Or, concomitance n'est pas causalité ; bien des raisons peuvent rendre compte de la réduction conjoncturelle des ventes de disques.

Ainsi, à la page 28 du rapport "Enjeux économiques de la distribution des contenus", les auteurs commentent un graphique représentant le taux de décroissance du marché mondial du disque et le nombre d'utilisateurs de réseaux peer-to-peer (sur cinq ans) ; plus loin, page 30, on trouve un graphique représentant le taux de croissance du marché du disque et le taux de pénétration du haut débit (sur six ans). Dans les deux cas, les auteurs parlent de corrélation et, dans la suite de leur raisonnement, utilisent ce mot dans le sens de relation causale. C'est là utiliser une économétrie simpliste qui permettrait, en rapprochant deux variables prises au hasard, de défendre n'importe quelle proposition absurde.

On notera, au reste, que le marché du disque n'a pas subi récemment de crise majeure. La réduction des ventes en volume est significative, mais régulière et limitée : elle est de l'ordre de 10% par an sur la période 1999-2002. Cette baisse récente, qui fait suite à une période de rapide croissance, pourrait simplement correspondre au cycle technologique des disques : les disques en vinyl ont été progressivement remplacés par des CD et cette mutation des stocks de disques chez les particuliers est en train de s'achever aujourd'hui13.

Les analyses empiriques disponibles sont, certes, diverses dans leurs conclusions mais elles sont au moins d'accord sur un point : seule une part très limitée de la réduction des ventes est imputable aux réseaux peer-to-peer :

1. Tout d'abord l'analyse de Michael Fine, présentée par les plaignants lors du procès Napster, se bornait à conclure, après avoir comparé les ventes des disques près des lycées et les ventes globales, à un effet marqué de l'utilisation de Napster. Il n'était pas suggéré que la totalité des réductions de ventes de disques avait pu être causée par les réseaux peer-to-peer ;

2. L'étude de Stan J. Liebowitz [2003], "Will MP3 downloads Annihilate the Record Industry? The Evidence so Far", estime que les MP3 ne se substituent pas aux ventes (comme l'affirmait le RIAA14) mais qu'il fallait au moins le téléchargement de six15 fichiers pour réduire les ventes de disques d'une unité. Cette étude n'utilise aucune source empirique sur les échanges de fichiers et se contente d'analyser sur une période longue (30 ans) les ventes de musique sur supports physiques ;

3. L'étude de Martin Peitz et Patrick Waelbroeck [2004] : "The Effect of Internet Piracy on CD Sales: Cross-Section Evidence" évalue au quart16 environ la part maximale de la réduction des ventes de disques imputable au développement des échanges de fichiers sur Internet. Pour l'année 2002, les auteurs estiment que, sur les 9 % de réduction de vente de CD, seulement 2% pourraient être dus aux échanges de fichiers ; ils signalent à juste titre que les 7 % restants peuvent être liés à la transformation des activités de loisir et plus spécifiquement à l'écoute d'audio clips et de radios sur Internet ;

4. L'étude "Consumption Patterns, Digital Technology and Music Downloading" de L. Molteni & A. Ordanini [2003], souligne le fait que l'échange de fichiers induit de nouvelles consommations qui n'auraient pas eu lieu si les réseaux peer-to-peer n'avaient pas existé . Les auteurs ont fait une enquête auprès d'environ 250 utilisateurs de Napster en 2002 et montrent que l'échange de fichiers permet d'éclairer les consommateurs (aide à la recherche pour des biens d'expérience) et de préparer l'évolution des goûts (acculturation).

5. L'étude "The Effect of File Sharing on Record Sales: An Empirical Analysis" de Oberholzer & Strumpf [2004] conclut à l'absence17 totale de relation entre la vente de disques et le trafic peer-to-peer. Cette étude, menée pendant sept semaines à la fin de 2002 a porté sur 1,75 million de fichiers musicaux échangés. Les auteurs concluent qu'il faut 5 000 téléchargements d'un fichier pour diminuer la vente du disque correspondant d'une unité !Dans ces conditions, l'ensemble des réseaux peer-to-peer ne pourraient expliquer qu'une baisse de 2,5 pour mille des vente de disques (valeur se situant dans le bruit des mesures et des ajustements) ;

6. La thèse [2004] d'Eric Boorstin (Princeton), "Music Sales in the Age of File Sharing", précise par classes d'âge, le sens et l'ampleur des substitutions de consommation entre les fichiers échangés sur les réseaux peer-to-peer et les ventes de supports physiques. A partir de données concernant les années 1998, 2000, et 2001, l'auteur conclut que qu'internet a un effet négatif sur les ventes pour les jeunes (15-24 ans) et un effet positif pour les plus de 25 ans. Le bilan des deux effets est positif : ceux qui sont raccordés à Internet achètent en moyenne plus de supports musicaux (toutes choses égales par ailleurs) ;

7. L'étude de Kai-Lung Hui & Ivan Png [2003], "Piracy and the Legitimate Demand for Recorded Music", tente, d'une façon générale, de comparer les effets positifs et négatifs de la piraterie sur les ventes de CD musicaux, la piraterie étant estimée par les éditeurs eux-mêmes : il s'agit de l'indice de piraterie calculé par l'International Federation of the Phonographic Industry (IFPI). Sur la période 1994-1998 (c'est-à-dire, avant le développement des réseaux peer-to-peer), les effets négatifs sont plus importants que les effets positifs. En 1998, les auteurs calculent qu'en raison de la piraterie 6,6% des ventes de disques ont été perdues ; ils ajoutent que les pertes financières des éditeurs sont sans doute plus grandes parce que, en l'absence de piraterie, ils auraient été en mesure d'augmenter leurs prix de vente ;

8. On notera, enfin, que dans son rapport 2004, l'ifpi fait état d'une enquête réalisée pour la RIAA dans cinq pays (États-Unis, Canada, Allemagne, Japon et Australie). 27% des personnes interrogées déclaraient que leurs achats de CD avaient diminué depuis leurs activités d'échange de fichiers tandis que 15 % déclaraient que leurs dépenses avaient augmenté18.



Il semble donc pour le moins rapide d'évaluer le "transfert de revenu" entre les deux technologies de distribution de musique à la totalité de la réduction de recettes des éditeurs de musique.

A la vérité il s'agit là d'une évidence. Pour reprendre l'exemple19 de Paul David, si cinq adolescents se partagent les cinq CD qu'ils ont acquis, chacun récupérant quatre copies en plus de l'original qu'il a acheté, il est vraisemblable qu'une application stricte du droit de copie, non seulement ne conduirait pas à l'achat de 25 CD au lieu de 5, mais réduirait le marché des 5 CD illégalement dupliqués. C'est la raison pour laquelle l'effet du piratage sur les réseaux peer-to-peer reste probablement marginal. Un peu de bon sens conforte les résultats économétriques évoqués ci-dessus. [/quote]
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oliv
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Message par oliv »

SSSSiiii, continuez à acheter des CD!!!!

...mais au Ghana...ils sont tous piratés et coûtent 1.5€....
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bituur esztreym
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Message par bituur esztreym »

tiens je mets ça là :

l'ai posté sur nettime et escape (je crois)
ils modèrent..

réponse au SNEP :

"quand le sage montre la lune,
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