
Amour

Sensualité

Tendresse
sont les nouveaux objectifs pour cette année...
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Modérateur : drÖne
Bonne idée, car je me suis fixé pour règle de ne plus discuter sérieusement sur Tekalombre : pour les discussions sérieuses, chaucun peut me trouver ici.Weed a écrit :Salut drÖne,
j'ai repondu publiquement sur teka a ta caricature (elle aussi publique) mais pour ce qui est de mon desir d'eclaircir envers toi certaines choses je prefere le faire ici:
Ca c'est limite de la mauvaise foi, mon cher Weed ! D'une part car si nombre de gens présents au Karnageval (et/ou à la NdM : les deux sont consubstantiellement liés) venaient de la free, il ne faudrait pas oublier que le discours de ces deux opérations - discours qui a été déterminant dans la mobilisation - n'a pas été impulsé uniquement par les gens de la free, c'est le moins qu'on puisse dire, et je suis l'un des mieux placés pour le savoir.On ne s'est pas approprie ces evenements, on nous les a attribues...
La NdM au ministere ils savent meme pas ce que c'est et le Karnageval ce n'est pas de notre faute si 99% du public venait de la Free et que 90% ne defendait la que la Free (demande aux Sons et aux personnes presentes a la manif ce pour quoi elles manifestaient), du coup c'est le ministere qui a pris cela comme une manif de la Free, elle n'a jamais ete evoquee en reunion mais on sait par la Pref que cela leur a mis une certaine pression...
Je ne représente pas l'art libre. Mais je peux dire sans risque de me tromper qu'il ne leur a pas été possible de venir au Karnageval car ils sont pour la plupart au RMI, faisant partie des recalculés, et que depuis Bordeaux ça leur aurait coûté trop cher. Et personne ne leur a proposé, depuis la free, une aide logistique. Convergence ? Mouais...Si il y a eu manque de communication sur le but et que la cible a ete detournee ce n'est pas de notre fait, si l'Art Libre hors Tekno n'a pas daigne se deplacer (et je sais a quel point il est dur de les faire bouger) et que du coup les revendications n'ont pas ete equilibrees, encore une fois nous n'y somme pour rien...
C'est Thierry NSX qui a trouvé ce nom, et c'est pas la reprise du nom ou son utilisation qui me pose problème. C'est l'idée globale, tout ce que j'ai exprimé plus haut.Apres le nom "Karnageval" etait magnifique et du coup tout les Sons l'ont repris lors des suivantes....
Là, il y a malentendu : je ne suis propriétaire d'aucun nom, et d'aucune démarche. Mais je pense les choses en termes de cohérence intellectuelle. Je ne souhaite pas qu'on se dise (sur teka ou ailleurs) "ho mon dieu, que va dire drÖne si on utilise le nom Karnageval !". En revanche, voir à quel point les gens qui ont bénéficié de notre travail (disons les 6 ou 7 anonymes qui, sur Room 101 a élaboré le concept de NdM et de Karnageval, y compris les traductions dans le cas de la NdM) ont été superbement ignorés par la suite, ça ça relève du mépris de classe et de l'usage de la légitimité que confère le fait d'avoir un son au sein des milieux free pour évincer non des gens ("nous"), mais les thématiques pour lesquelles ces gens se sont mobilisé et ont travaillé durant des semaines.Je leur ai fait savoir, sans te citer nominement bien sur, que tu n'appreciais guere cela (sur Teka, Collectif et CollOuest) et ils ont repondu qu'on a jamais respecte les copyrights jusque la... (tu vois ils ont votes contre ma decison!! Ca, je t'avoue que ca m'a fait mourir de rire le coup du vote apres decision, merci!)
Respect et bon délire ? Après la manière dont le Karnageval a été conclu ? Non, désolé, je ne suis pas dans la perspective d'un "bon délire" : je n'ai pas été (par personne et à aucun moment, ni moi ni les anonymes ici présents, qui ont tant fait lors de la NdM) informé de ce à quoi allait servir notre mobilisation (engager un rapport de force au profit de la free au niveau du ministère de l'intérieur) : on s'est fait bananner comme des bleus, naïfs que nous étions, alors maintenant faut pas nous jouer l'air des amitiés ou du consensus. Pour moi, il y a rupture, grave et définitive, sur la base d'une trahison. Ca sonne un peu grandiloquant, peut-être, mais c'est là où me conduit mon analyse. Je peux au mieux la moduler en disant que cette trahison n'est même pas conscientisée : vous suivez juste la pente naturelle des chemins que vous avez toujours pris : la force des habitudes, de l'activisme prenant pour modèle le syndicalisme et les manifs, etc.Mais, encore une fois, ca aurait ete "respect-bon delire" de m'envoyer un mail avant, ou meme apres, car pour le coup ca fait un peu attaque personnelle (vu l'etalage de details, meme physique, en intro permettant de m'identifier) et non generale (hors, justement, dans le bilan je ne parlais pas en mon nom, dans les previsions oui)...
Bon, pas de problème, je vais modifier le nom du son : c'est pas ce qu'il y a de plus intelligent en effet dans cette page web (réalisée en 2 heures maxi, à l'arrache, ce qui explique cela) ! Pour le coup de la taille, c'est pas une attaque perso en fait. Faut que je t'explique comment je bosse : au départ, je pars sur des images trouvées via Google. Là, j'ai tapé "interview" et l'une des images que j'ai sélectionnées était celle que tu as vu sur la page du Tekneuneuval. Il se trouve que je ne voulais pas utiliser une photo de toi pour personnifier le reponsable du NPS, justement pour éviter l'attaque trop ad nominem. Du coup, le truc était de dire que le PDG du NPS était petit et modeste et qu'on ne le voyait pas derrière les micros. Désolé donc. Je pense qu'en changeant le nom du son, ça ira bien.C'est dommage car je t'assure que j'ai beaucoup rit sur le reste et que certaine blagues, en plus de me faire rire, m'ont fait reflechir...
Par contre la Horde Branchitude c'est pas tres fin car en fait Pershitude est en opposition ironique au fait que si l'on veut etre de la branchitude en teuf il faut etre sheper (ceci dit personne a jamais compris, je te l'accorde...), et puis je t'avoue que je supporte mieux les critiques personelles que celles contre mon Son...
A ton service, tant que tu es bien conscient que mon engagement (politique, artistique et intellectuel) est totalement contraire au tien. Mais allons y pour un débat contradictoire ouvert et sans invectives. C'est pour préserver la possibilité de ce type de débat que je ne te répondrai pas sur Tekanouille : là bas, je suis sûr de m'énerver en lisant les avis de certains.Ne repond que si tu le desire (m'enfin si t'es chaud j'ai pleins d'autres questions a te poser, sans aucun rapport avec cette caricature, ca fait si longtemps!!)
Oui, sans aucun doute. N'empêche que le sens initial réisait dans la NdM, et que ce sens là ne doit pas grand chose à la free. Ce qui est en effet cohérent avec ta remarque.Chaosmose a écrit :S'il y a un point où tu fais à mon sens fausse route, c'est sur le fait que le Karnageval avait été dévoyé de son sens "initial" - celui de ses instigateurs - avant même qu'il advienne dans la rue. Certes, le discours plaisait, mais il n'a jamais à mon avis à proprement parler fait l'objet d'une "adhésion".
J'ai ma (petite) hypothèse sur les causes de tout ça. Du moins sur l'une des causes probables de cet absence de réflexivité. Je l'associe (en partie, hein, je le répète) à l'abandon depuis plus de 15 ans du chant dans les dispositifs techno. Avec le rock, le punk, la pop, le jazz, etc., il restait la possibilité d'un porteur de sens (et de dérives égotistes liées à ces porteurs de sens), et du coup il y avait une culture du texte, qui, parfois, pouvait passer par la réflexion et engager la voie d'une réflexivité. Je pense aux Doors, à Alan Z Kan (punk et song writer fabuleux à côté duquel Gainsbourg est un piètre tâcheron), à Marquis de Sade (le groupe, pas l'auteur), au punk dans son ensemble d'ailleurs (pas seulement quelques auteurs, si bons soient-ils), etc. Bref, les porteurs de sens ont disparus au profit d'un dispositif qui place le DJ comme figure emblématique du boy's next door, comme émanation d'un principe égalitaire du "toi aussi sois le roi de la teuf mais cache ta gueule derrière les enceintes de peur du star system", cette vieille utopie fondatrice de la rave qui s'inscrivait en faux par rapport au rock en général. Avec cette disparition des porteurs de sens, qui dure dans ces millieux depuis plus de 15 ans, on rabat le processus "éducatif" (souvent évoqué et souhaité par les gens de la free) sur l'écriture en forum, et ça crée une distinction entre le "blabla" en ligne et "l'action" du portage de caisson et du montage de teuf. Avant, il me semble qu'on avait moins cette distance entre le "dire" et le "faire". C'est pas que c'était mieux, c'était différent et ça a eu des effets différents. M'enfin, faudrait creuser tout ça, et c'est pas avec des pseudo sociologues comme ceux qui trainent autour du labo de Mafesoli et qui emplissent les colonnes de Libé de leurs platitudes qu'on aidera les gens de la free à prendre conscience d'eux-mêmes, pour autant qu'ils le souhaitent et que ce soit nécessaire et utile...En faire un "moyen de pression" était perpétuellement en filigrane, dans les réunions et du point de vue des sons qui se sont "mobilisés" - et c'est je crois la vraie motivation de cette mobilisation. Et je crois que nos gros moments de "doute" avec Thierry étaient particulèrement liés à ce à quoi nous assistions pendant les réunions parisiennes. Peut-être aurait-il fallu laisser filer le processus en regardant le train partir sur cette voie qui n'était guère la nôtre.
Même s'il a été décrit comme succès, le karnageval me laisse effectivement un goût un peu amer aussi, parce que ses idées n'ont quasi-pas essaimé. Qu'il ait pu "servir" pourquoi pas, mais pas seulement à ça...
Tu m'as rameuté dans ce petit univers avec la NdM, et je crois que fondamentalement le problème de la free est sa paradoxale absence de réflexion sur que signifie (la) liberté, comme différence, récalcitrance à toute forme de systémisme - et le systématique qui l'accompagne.
Accepter l'institutionnalisation forcée (dans le législation et la négociation), c'est commencer à opérer la perpétuelle reconduction du même. Et tant que certains textes ou discours seront considérés comme "trop intellectuels", la convergence ne pourra rester que dans un non-faire. Bref, on n'en sort pas...
Très chouette parabole, Patman !patman a écrit :C'est Johnny et son enfant qui sont en vacances.
L' enfant dit:
- " Oh regarde papa y a un bateau là-bas! "
- " Ah que c'est pas un bateau, c'est un yacht."
- " Un quoi? "
- " Un yacht. "
- " Et comment ça s'écrit? "
- " Ah que t'as raison, c'est un bateau! "
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Hé hé...Chaosmose a écrit :J'y ajouterais aussi l'acculturation totale de la free aux interrogations qui ont accompagné l'émergence de la tekno, et dont les référents étaient aussi des auteurs susceptibles de fournir les prémisses de pensées/actions politiques/culturelles. Ils avaient peut-être un petit côté dandy-poseur, mais et après ? (loin de moi l'idée de considérer cela comme une invalidation finalement). Pour quelque référence, cf au hasard ce post resté évidemment lettre morte on the shadow.
Bref, encore un devenir révolutionnaire condamné à demeurer lettre morte faute d'histoire (et étrangement on rejoint une fois encore les propos de Stengers sur la révolution...), engoncé qu'il est dans sa perpétuelle circularité...
Dröne, tu m'énerves, parce que dès que je commence à poster ici, jene parviens plus à résister ... ARGhhhh![]()
Ne crois tu pas au contraire que la force de la Tekno c'est justement cette absence de paroles, le fait que le sens n'est pas dicte par les mots, sujets a interpretation , mais par les emotions induites par ses sonorites proches de celles intra-uterines et donc de fait bien plus instinctives?drÖne a écrit :J'ai ma (petite) hypothèse sur les causes de tout ça. Du moins sur l'une des causes probables de cet absence de réflexivité. Je l'associe (en partie, hein, je le répète) à l'abandon depuis plus de 15 ans du chant dans les dispositifs techno. Avec le rock, le punk, la pop, le jazz, etc., il restait la possibilité d'un porteur de sens (et de dérives égotistes liées à ces porteurs de sens), et du coup il y avait une culture du texte, qui, parfois, pouvait passer par la réflexion et engager la voie d'une réflexivité.