Cette formidable réussite politique laissera donc en 2007 la porte ouverte à la droite de la droite (UMP), ou à la droite (PS).Il n’y aura pas de candidat unitaire de la gauche antilibérale (Agences de presse)
PARIS (AP) -
Il n’y aura pas de candidature unique de la gauche antilibérale à l’élection présidentielle.
Les militants communistes ont confirmé à 81,05% des voix la candidature de leur secrétaire nationale Marie-George Buffet, a annoncé jeudi le PCF.
Le choix No1, celui du maintien de la candidature Buffet, a recueilli 41.533 voix lors du vote organisé mercredi soir. Le choix No2, celui du retrait de Mme Buffet au profit d’une candidature commune au rassemblement antilibéral, a obtenu 9.683 voix, soit 18,9%. Il y a eu 1.058 bulletins blancs et nuls (2,02%). La participation s’est élevée à 56,4% des quelque 93.000 militants communistes, soit 52.302 votants, selon le PCF.
Le résultat ne faisait guère de doute : 96,43% adhérents avaient déjà voté en novembre dernier pour la candidature de l’ancienne ministre des Sports du gouvernement Jospin. Le soutien a cependant été plus faible cette fois-ci, les communistes étant plus divisés. Les refondateurs ont claqué la porte de la direction pour protester contre la décision de Marie-George Buffet de maintenir sa candidature.
Le vote communiste sonne le glas de la démarche des collectifs antilibéraux, constitués après la victoire du "non" au référendum du 29 mai 2005 sur la Constitution européenne, en vue d’une candidature unique à l’élection présidentielle.
"Cette décision marque une rupture avec la perspective d’un candidat commun à la gauche antilibérale", a déclaré à l’Associated Press Claude Debons, porte-parole des collectifs.
Le collectif national devait se réunir ce jeudi soir à Paris pour tirer les enseignements de la décision unilatérale du PCF. "Cette unité de la gauche antilibérale va continuer sous d’autres formes, peut-être pas avec la majorité du Parti communiste, mais avec les autres forces", a assuré M. Debons. "Il y a beaucoup de colère chez les militants. La colère peut être transformée en énergie positive pour continuer, sans le diviseur".
Le porte-parole des collectifs s’est dit opposé à une candidature concurrente issue des collectifs. "Je ne pense pas qu’il faille rajouter un candidat supplémentaire à la dispersion déjà existante", a-t-il dit.
La décision du PCF risque cependant de faire exploser de nombreux collectifs. Les militants communistes forment en effet l’ossature des quelque 800 collectifs locaux constitués depuis le "non" au référendum de 2005. Les autres militants sont des altermondialistes, alternatifs, féministes et des minoritaires du PS, des Verts, de la LCR ou du PCF.
L’échec de cette démarche était attendu. Lors d’une réunion nationale les 9 et 10 décembre dernier, les collectifs n’étaient pas parvenus à s’entendre sur une candidature consensuelle entre les trois noms soumis au débat : Mme Buffet, Clémentine Autain, adjointe à la mairie de Paris apparentée PCF, et Yves Salesse, président de la Fondation Copernic.
La stratégie à adopter face au Parti socialiste avait été au centre des débats. Le PCF, allié traditionnel du PS avec lequel il pratique la règle du "désistement républicain" entre les deux tours, a un besoin vital de son soutien pour sauver son groupe à l’Assemblée nationale en juin prochain.
La gauche de la gauche se présentera donc dispersée à l’élection présidentielle des 22 avril et 6 mai. Marie-George Buffet sera concurrencée par le porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) Olivier Besancenot et par l’inoxydable Arlette Laguiller (Lutte ouvrière). Au risque de répéter le score calamiteux de son prédécesseur Robert Hue en 2002 : 3,37% des voix. AP
Moralité : au premier tour, je voterai blanc ou j'irai me balader loin des bureaux de vote, et au deuxième tour, j'irai vomir.
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