les mouches mortes, roman à suivre, un épisode chaque jour

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konsstrukt
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les mouches mortes, roman à suivre, un épisode chaque jour

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PREMIERE PARTIE : JF

Il me dit la fille est partie je sais pas quoi faire Il me dit j’ai peur Je réponds ha bon en fait je m’en fous je le lui dis pas je dis pas ça je redis ha bon mais je n’ai pas écouté ce qu’il me dit Il me dit viens me voir je dis j’ai pas le temps

Je suis assis chez moi J’ai sommeil Je n’ai pas dormi la nuit dernière Je laisse dériver mes pensées Je baille Mes yeux sont presque fermés J’écoute les bruits du dehors Je me demande ce que font tous ces gens Tous les gens tous ceux que je ne connais pas que je ne connaîtrai jamais Je baille Je suis seul Je me demande où sont les autres mes amis je veux dire Ils sont sortis coller des affiches pour un concert C’est bizarre de penser ça eux dehors il fait froid maintenant moi ici en train de penser à eux Je me demande ce que j’éprouve pour eux De l’affection je crois mais s’ils disparaissaient je ne serais pas triste J’imagine ça la police qui appelle m’annonce leur mort à tous là maintenant Je m’en fous Je ferme les yeux Je baille Cette fille avec qui je sors je ne l’aime pas Elle me convient sexuellement mais je me rends compte que le sexe à plusieurs je m’en fous Ca a même un côté effrayant Je préfère me branler tranquille Je contrôle tout Il n’y a pas besoin d’autant de temps pour être satisfait Je connais bien ma queue Je peux jouir en moins d’une minute Elle il lui faut du temps Il faut se caresser se toucher je n’aime pas ses sécrétions Je baille Quand elle mouille elle sent fort Elle pue pas mais elle sent très fort ça me dégoûte Je ne l’aime pas Elle me manquerait si elle n’était pas là Je baille Elle veut qu’on vive ensemble Ca me plaît bien cette idée Je repense à cette fille cette lycéenne Je baille C’est bizarre quand même cette histoire Je n’éprouve rien Aucun regret aucun remord aucune satisfaction Rien rien du tout C’est devenu complètement abstrait J’ai perdu le contact avec les autres Je me demande ce qu’il sont devenus Non c’est une phrase toute faite Je baille Je ne me demande rien rien du tout C’est bizarre les massacres de chiens m’ont plus frappés que ce qu’on faisait à la fille J’ai des images précises des chiens pas de la fille La fille c’est vague Je baille Comme Je ferme les yeux Je tombe de sommeil Comme Je n’arrive pas à organiser ma pensée Comme Comme Comme Je déteste quand mon cerveau se met en boucle comme ça Quand un mot se répète trente ou cinquante fois Même maintenant en fond je pense comme comme comme Je sais même plus à quoi je pensais bordel La fille Je baille Je baille Comme merde comme quoi Je décroche je crois que je vais m’endormir Comme quoi putain à quoi je voulais penser à quoi je voulais la comparer ah oui ça y est ça me revient c’est comme un fantasme comme si c’était un fantasme ancien dont les détails resteraient flous Je baille Je regarde le plafond Je me gratte le menton Je devrais peut-être aller dormir Ma copine doit me voir ce soir J’ai envie de l’attendre Peut-être qu’on fera l’amour Je n’ai pas trop envie Elle arrive quand même pas mal à m’exciter J’espère que sa chatte ne sentira pas trop fort Ca ça me gène vraiment beaucoup Je me demande si ma vie est intéressante Non je veux dire est-ce que ça vaut le coup Finalement c’est très normal tout ça Ca a commencé bizarrement mais finalement c’est très normal Une maison un travail une copine je te parie qu’on fera des gosses qu’on se mariera Je me vois déjà bouffer le dimanche chez les beaux-parents l’inviter elle chez mes vieux nos vieux devenir copains jouer à la belote ou à je sais pas quel truc de vieux ensemble à la pétanque tiens c’est bien la pétanque je baille pourquoi pas la pétanque hm je pourrais la quitter la laisser là maintenant me casser je prends un sac dedans je mets les trucs indispensables quelques CD des fringues l’essentiel quoi je baille je me casse train avion n’importe je baille je refais ma vie c’est marrant que je me mette à penser à ça moi ces temps-ci Je pourrais peut-être trouver l’énergie nécessaire de faire ça enfin le faire faire ce que je veux refaire tout tout recommencer Je pourrais faire ça ce soir aussi d’ailleurs je baille je me demande si ça me ferait du bien je baille de tout plaquer ma copine toute cette vie me tirer ouais mais on fait ça à dix-huit ans là maintenant j’ai des impôts un CDI un crédit c’est le merdier la toile d’araignée c’est rigolo je suis l’araignée au centre de sa toile mais la toile est tellement collante que je peux rien faire rien faire d’autre que l’agrandir je baille jour après jour si je veux me barrer c’est cuit c’est non je ferme les yeux c’est plus possible elle est trop collante si je veux bouger à l’intérieur pour la modifier c’est pareil je baille je baille je ferme les yeux

Je vais voir une pute Appelle ta copine je dis Je veux faire un truc avec vous deux C’est cinquante euros chacune elle me répond Je la regarde Elle est maigre les joues creuses le regard triste je repense à la fille ça fait longtemps que j’y ai pas repensé je me demande ce qu’elle est devenue La pute porte des vêtements voyants elle a des petits seins des cuisses maigres un rouge à lèvre agressif presque noir très bien mis du maquillage voyant mais bien mis aussi Elle appelle sa copine Sarah Sarah nous rejoint Sarah est plus grande habillée plus léger elle a des gros seins un peu de cellulite elle porte une minijupe alors que l’autre est en jean hyper moulant Tu veux nous baiser toutes les deux demande Sarah sa voix est éraillée elle fume beaucoup la voix de l’autre est sèche cassante elle n’aime pas cette vie Non je veux rien vous faire je réponds je veux juste vous regarder baiser ensemble alors c’est cent euros chacune me dit Sarah je veux me branler sur vous vous éjaculer au visage cinquante de plus me dit l’autre chacune je demande oui répond Sarah je dis d’accord
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DEUXIEME PARTIE : FRANK


Je suis dans ma chambre J’échappe aux pleurs des autres Ce bruit permanent me rend fou Je me vautre sur le lit Je m’ennuie En bas ils ont quelque chose à faire Pleurer ça occupe Moi je n’ai pas envie de pleurer mon frère Je n’ai pas envie d’être triste Je sais même pas si je l’aimais Je ne crois pas Ca n’a aucune importance De toute façon Eux en bas je sais même pas si ils l’aimaient Ils pleurent mais ça veut rien dire C’est pas une preuve De toute façon il est mort C’est fini c’est trop tard Pour l’aimer ou pas l’aimer Je m’ennuie Je m’allonge J’ai envie de dormir mais je peux pas Je décide de sortir Je descends les escaliers Ils sont tous là Figés les yeux rouges les femmes ont leur maquillage qui coule Ma mère mes deux tantes ma grand-mère Ils me regardent tous je dis je sors personne ne me répond ils hochent la tête
Je marche jusqu’au centre-ville Le trajet dure un moment Ca me rappelle quand j’avais seize ans je faisais l’aller-retour jusqu’à lyon juste pour acheter un disque rare en réalité non en réalité c’était pas ça c’était pas pour ça en réalité c’était parce que les six heures de train c’était ça de gagné ça de pris sans se demander quoi foutre puisqu’il fallait se demander ça tout le temps que de toute façon il n’y avait rien à foutre il n’y a toujours rien à foutre d’ailleurs ça changera jamais ça c’est une loi dans le train j’avais pas à me demander tout ça juste à m’asseoir à me faire transporter à regarder le paysage attendre avoir le droit d’attendre Ca m’occupait la journée ça me fatiguait assez pour dormir le soir en plus j’étais content j’avais de l’argent en moins un objet inutile en plus presque des souvenirs sauf que j’avais rien fait Je marche le long des quais je jette un regard à l’eau qui coule dans le même sens que moi Ma main frotte le long du parapet en pierre douce La défonce ça m’a pas tellement aidé à me sentir vivant non plus Je repense aux premières fois des années plus tôt les premiers joints cette excitation être le groupe tous défoncés on riait on existait mais maintenant c’est fini les autres trucs que j’ai pu prendre c’est pareil envolées les sensations c’est du passé des parenthèses drôles entre des moments chiants ils étaient très longs ces moments j’y repense je me vois marcher dans des rues je n’allais nulle part il n’y avait jamais nulle part où aller c’était de toute façon toujours les mêmes parcours pour tuer le temps tu parles ou alors quand on était en groupe l’après-midi dans la pénombre d’une chambre à jouer sur un PC je me souviens plus à qui il était de toute façon moi j’aimais pas ça alors je regardais jouer les autres je m’enfonçais doucement tout au long de l’après-midi dans un ennui tranquille quand c’était l’heure de rentrer c’était pas mieux chez mes parents à l’époque c’était pas terrible maintenant je sais pas trop enfin je m’en fous maintenant c’est comme avant il ne me reste que la marche comme alternative à l’ennui Maintenant je continue à marcher Qu’est-ce que je peux faire d’autre les autres ils ont l’achat ils ont tous ça on dirait que maintenant la vie c’est ça que ça stimule tout le monde ceux qui peuvent ils achètent des trucs ils se sentent vivre jusqu’à la caisse juste après ça redescend on a même trouvé un nom à ça c’est la dépression post-achat alors ils s’empressent de recommencer ceux qui peuvent pas ils traînent dans les centres commerciaux ils imaginent qu’ils achètent ils fantasment sur les grosses bagnoles les chaînes hi-fi l’autre jour j’ai vu une jeune racaille son copain se faire engueuler par le vendeur du rayon hi-fi d’auchan parce qu’il avait foutu le son d’une des chaînes à fond il lui a répondu t’as de la chance de pas habiter au-dessus de chez moi parce que sinon je l’achèterais rien que pour la mettre à fond te faire chier ça m’a fait rire mais pas le vendeur puis le jeune à dit autre chose a dit de toute façon si le volume va jusque là c’est bien qu’on peut l’écouter à fond non c’est comme les voitures ça m’a paru à la fois sensé terrifiant je sais pas pourquoi son copain ne disait rien après je les ai perdu de vue Moi avant j’avais la came maintenant j’ai plus rien c’était comme l’achat aussi immédiat aussi inutile je me demande avant comment ils faisaient enfin les gens comment ils faisaient pour se sentir vivre tout ça
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J’arrive sur la place kléber les gens marchent le regard éteint je traverse la place en les regardant je fais comme si je les méprisais en fait je m’en fous je suis comme eux qu’ont-ils à faire ces pauvres cons c’est tellement inutile ils tirent des têtes comme si ils se disaient tous ça à chaque instant comme si tous on se disait ça à chaque instant en réalité je me demande à quoi ils pensent Je passe devant les galeries lafayette je vois une fille qui fait la manche elle est blonde habillée en kaki cheveux attachés très clairs très propres peau pâle lèvres pâles elle est belle un peu maquillée très clean pour quelqu’un qui fait la manche elle est à genoux sur son sac genre sac de lycéen la main pâle tendue elle ne bidonne pas ça se voit à son air triste éteint elle garde la bouche fermée ne regarde rien en particulier mais avec un air d’une tristesse totale Je me dis elle débute c’est peut-être le premier jour qu’elle fait la manche en tout cas c’est le premier jour qu’elle fait la manche ici c’est peut-être une fugueuse elle à l’air majeure en tout cas elle est dans la merde depuis pas longtemps ça se voit ses fringues ses chaussures sont neuves bien propres je pense à mon frère je me demande s’il a souffert la fille croit que je la mate elle me sourit ses yeux restent tristes elle me demande une clope sa voix est un peu grave triste la voix de quelqu’un habitué à gueuler alors je baisse les yeux je me casse Je me dis en marchant que peut-être je pourrais la ramener chez moi enfin au studio la payer pour qu’elle me suce des trucs comme ça je pourrais même lui faire mal je ne sais pas la tabasser ou même pire de toute façon je risque quoi je risque rien c’est juste une SDF de plus ou de moins je pense à ça durant tout le trajet je l’invite chez moi pour manger un truc rester un peu au chaud elle hésite mais j’ai l’air sympa une fois chez moi je lui propose trente euros pour me sucer si elle refuse alors je la paie pour qu’elle se doigte devant moi pendant que moi je me branle Je bande en imaginant tout ça Je presse le pas Je peux même lui proposer de rester une semaine manger dormir au chaud en échange elle me suce quand j’en ai envie puis au bout de quelques jours je me mets à la taper d’abord pour pimenter puis parce que ça m’excite de fil en aiguille je fais plus que ça tout le temps je la cogne comme un malade je la viole pendant des semaines Arrivé chez moi je jette mon manteau par terre je vais me branler en repensant à tout ça c’est des images décousues comme dans un rêve j’éjacule très vite je me retrouve tout seul sans rien à penser que moi Je m’essuie J’ai déjà oublié le visage de la fille Je téléphone à mes parents Je leur dis que je reste au studio ce soir Ils sont sonnés ils répondent sans réellement comprendre Je raccroche je suis seul Je téléphone à JF On décide de passer la soirée chez moi Je passe d’autres coups de téléphone Je sors acheter à boire Tout ça ne m’excite pas autant que ça devrait
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Je referme la porte je verrouille je suis de nouveau seul je range un peu j’aère pour dissiper l’odeur de tabac de shit Je ne souviens pas de ce qu’on a dit mais c’était comme d’habitude toujours pareil c’est toujours pareil je repense à la fille à ma masturbation de cet après-midi ça me travaille je me demande si en vrai de le faire de faire tout ça ça serait très cool ou juste horrible Je me demande si eux aussi ils s’en rendent comptent Qu’on n’est pas vivant Qu’on s’ennuie au point de ne plus vivre Que le danger n’existe pas Que l’imprévu n’existe pas Que même une soirée tout est réglé tout est répété des dizaines de fois qu’on va de répétitions en répétitions que ça n’aboutit à rien à rien de réel Je me demande si eux aussi le savent ou si je suis seul Peut-être que je débloque Mais tout me montre que j’ai raison J’ai les yeux le corps lourds J’ai envie de m’allonger de fermer les yeux Je me déshabille Je me couche J’éteins la lumière Je ne m’endors pas Je garde les yeux ouverts Je n’ai pas sommeil Pourtant rien ne m’empêche de dormir Je n’ai aucun souci Peut-être que je ne suis pas assez fatigué Je m’ennuie trop pour dormir Je rallume Je regarde devant moi le sol du studio me déprime Le silence me déprime La lumière électrique aussi Je me lève Je marche jusqu’à la chaîne Je ne mets pas de disque Je n’ai pas envie de choisir Je marche jusqu’à la fenêtre Je tire le rideau Il n’y a pas de volet Je reste un moment à regarder la rue déserte Je me sens mou Immatériel Je colle mon front à la vitre Elle est froide Ma respiration fait de la buée devant ma bouche Dans la rue rien ne se passe La vitre me renvoie un peu le reflet du studio Il flotte au-dessus de la rue calme comme un fantôme moi aussi J’ai le regard triste Je détourne mon regard Je me retourne Je contemple le studio vide J’ai envie de quelque chose Quelque chose me ronge Un manque j’ignore lequel Il faut que je fasse quelque chose Mais je ne sais pas quoi C’est à ça que je pense tout le temps C’est ça que je confonds avec l’ennui C’est le manque Mais je ne sais pas de quoi Je retourne à mon lit Je m’assieds Je frissonne Je me rends compte que je suis à poil Je regarde ma queue Je la prends dans ma main Je repense à la SDF Je lui invente un nouveau visage Je ne me rappelle plus l’ancien Le vrai Ca ne prends pas Je ne bande pas Je pense à ce qui me manque J’ai froid Je me recouche J’éteins Au bout d’un moment mes pensées se brouillent Je dors
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drÖne
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Message par drÖne »

Ils sont bien tes textes, dans le genre sordide cru à la Celine. J'aime bien, tu n'hésites pas à camper des gens pas nets, des héros pas sains, à laisser errer leurs pensées vers des zones flottantes où tout est possible, ambigu.

La question que je me pose, car il faut toujours que je pinaille, c'est comment faire pour que ton activité d'écriture tienne plus compte des supports que tu investis, et qui sont de natures distinctes : tu as d'une part ton site, et tu postes d'autre part sur toute une série de forums.

Comment faire, tout d'abord, pour que ce que tu produis sur les forums ne soit pas un décalque, une déclinaison, de ton site ? Ensuite, comment faire pour tenir compte du caractère dialogique et collectif des forums ? Enfin, comment tenir compte du fait que certains lecteurs, des pervers dans mon genre, sont présents parfois sur des dizaines de forums en même temps, et donc ont déjà eu l'occasion de lire tes textes ailleurs ?

Toutes ces question, auxquelles je te propose de réfléchir ici, n'en font qu'une en réalité : elles renvoient à la nature sémiotique des supports de ton écriture.

A un moment, j'ai pensé répondre à tes textes par d'autres textes, qui introduiraient un point de vue différent sur tes personnages. J'avais écrit une page sur ta SDF, où je montrais son point de vue sur Franck. Mais comme l'informatique est une vraie saleté, j'ai paumé connement ce texte que je rédigeais non sous word, mais ici même : rien à faire, l'inspiration n'est pas revenu. Et puis surtout, je ne suis pas vraiment un auteur : c'est pas dans mes compétences.

Je me suis demandé si une solution, pour que tout le monde puisse participer, ça ne serait pas d'introduire des images qui illustreraient des points de vue sur ton texte, ou des ambiances : chacun serait libre d'intervenir, et on aurait alors une écriture collective et hétérogène.

J'aime bien également l'idée du slam, quand elle consiste, comme on y joue avec Bituur et d'autres, à enchaîner des séries d'images reliées entre elles par des associations relativement libres, le plus souvent sur un thème. Ca se passe sur Spp (slam poetry picture : http://www.slampoetrypictures.de/mol/index.php)

Je me dis que ce serait un moyen d'impliquer plus les gens, tout en respectant à la fois tes prérogatives d'auteur ET les caractéristiques des forums.

Ouatedouioufinkovzat ?
drÖne
d'où, chose remarquable, rien ne s'ensuit...
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Message par konsstrukt »

la première solution que j'ai trouvé pour faire face à ceux qui me voient partout, c'est de diversifier les textes. entre 5 romans et 3 séries de poèmes, il y a quand même de quoi faire héhé :)

et, bien que spammant comme un taré, j'essaie toujours d'adapter ce que je donne au style du forum que je squatte.

ceci dit, il n'y a rien d'inédit par rapport à ce qu'on peut lire sur mon site, c'est vrai.

quant au variantes : j'ai déjà presque une dizaine de personnes qui ont investi mes 999 poèmes, à ma grande joie ; personne n'avait encore pensé à le faire sur mes romans (tu colleras une paire de baffes à ton PC de ma part, pour lui apprendre à respecter le travail des autres, ce con)

personne n'est vraiment un auteur. ce qui caractérise un auteur du reste du monde civilisé, c'est que l'auteur (moi en l'occurence) passe dix heures par jour à ne rien faire d'autre que bouger les doigts. tu peux appeler ça compétence si tu veux me flatter, mais ça ressemble plus à une obsession. il paraît que ça se soigne, mais je suis pauvre. pour m'enrichir, il faut que je vende des bouquins.

bon toutes des idioties pour dire quoi ?

que cette idée de variante colle parfaitement avec un autre projet, un projet vaguement de livre-monde qui s'appelle saveurs molles, ou je développe des tas d'intrigues en même temps, et où le problème de la cohérence des intervenants extérieurs ne se pose pas étant donné que moi-même, je ne sais pas trop où je vais (saveurs molles, c'est le machin que je publie entre autres sur le forum du fantastique). donc là je te propose soit d'ouvrir un deuxième sujet, en parallèle aux mouches, pour les saveurs molles (assorti d'un troisième pour tous ceux qui voudraient balancer leurs idées : textes, images, son, n'importe quoi, tout est bienvenu), soit d'attendre la fin des mouches morte (parce que quand même ça m'embêterait d'abandonner la publication des mouches)

sinon, concernant tout ce qu'on peut faire subir aux mouches : avec grande joie.

(sinon, le site, c'est aussi une vitrine pour donner envie aux gens d'acheter les bouquins ; alors que sur les forums cela relève davantage d'une opération de lecture gratuite - même si je signale à la fin de chaque publication l'existence de la version papier)

bref, je ne sais si j'ai vraiment répondu à la question, et au fait merci pour tes compliments.

amicalement
christophe

(ah oui, mes prérogatives d'auteur, quelles qu'elles soient, je pense qu'on peut s'asseoir dessus sans trop de tristesse)
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Les jours se succèdent Toujours les mêmes le manque me poursuit Je suis immobile avec mon manque le monde autour se déplace Je termine la fac Je décroche ma maîtrise Je passe un concours pour trouver du travail Je déménage je trouve du travail De la fac je ne garde aucun souvenir De ma vie maintenant c’est pareil Chaque jour est le même chaque jour est le présent pas de passé ni d’avenir un présent juste un présent étiré avec moi au milieu L’ennui non le manque Mes parents paraissent heureux que je travaille Que je sois autonome Tout ça Ils pensent que je suis heureux que ma vie a changé Ils se trompent Je ne suis pas heureux ma vie n’a pas changé Je m’en fous Eux ils ne peuvent pas comprendre alors ils ne comprennent pas Ils sont arrivés au début de ce monde c’était neuf excitant moi je suis à la fin c’est gris La fac le bureau c’est pareil Le fric des parents ou celui des patrons c’est le même je fais la même chose avec Le manque Il me suit Dans les rues les SDF se font remplacer par d’autres Il paraît que je vais vieillir Je traverse le pont des Juifs dans l’eau il y a des canards Ils flottent tournent en rond selon des trajectoires hésitantes compliquées Quelquefois ils caquettent moi je les regarde Je suis prisonnier Je ne sais pas de quelle prison Je ne sais pas ce qu’il faut faire pour s’évader Les gens passent ne me regardent pas Je ne les regarde pas non plus Je regarde l’eau Je tourne le dos aux gens Ils passent vite dans mon dos Ils sont pressés Je devrais l’être moi aussi Quand ils passent à plusieurs j’entends leurs bavardages Une phrase ou deux je l’oublie aussitôt Ou des fois le dialogue incomplet d’une conversation téléphonique J’ai l’impression d’être le seul à ne rien dire à ne penser à rien Je me demande s’ils le savent Je me demande si ça les dérange Pas un ne s’arrête pour me demander si ça va Pas un ne se moque de moi Pas un ne me regarde Pas un ne sait que j’existe Ils ne garderont aucun souvenir de moi de cette non rencontre de même que moi je ne garderai aucun souvenir d’eux Ils ne me voient pas je ne les vois pas Qu’est-ce qui s’est passé pour qu’on en arrive là Je ne suis pas le seul prisonnier On est tous prisonniers Personne ne sait de quelle prison Le manque Je sais Mais pour le combler Je ne sais pas Je vais devenir gris comme ce pont Je regarde l’eau couler sans comprendre Comment mes parents ont pu penser que ma vie n’était pas la même Je ne comprends pas Je détourne mon regard de l’eau Je recommence à marcher Parmi les gens On ne se regarde toujours pas Nos pensées restent toujours hermétiques J’arrive de l’autre côté du pont Je me dirige vers la place de la république Je traverse le parc jusqu’à l’immeuble de la DRAC J’entre dans le hall disproportionné Je dis bonjour à la fille de l’accueil Elle me répond bonjour me demande ça va je réponds oui Je traverse le hall jusqu’à l’ascenseur Je l’appelle J’attends Une autre personne me rejoint Elle dit bonjour Je dis bonjour Elle travaille au troisième Moi au second L’ascenseur arrive Ses portes s’ouvrent Il y a déjà deux personnes Le bouton du premier est éclairé Celui du quatrième aussi J’appuie sur les boutons du deuxième du troisième La personne qui est montée en même temps que moi me dit merci Les portes se ferment Je dis bonjour à la cantonade L’autre aussi Les deux autres personnes répondent bonjour Elles sourient Moi aussi L’autre aussi Les portes se ferment Il y a une légère secousse L’ascenseur s’élève On ne dit rien Au premier il s’arrête Il y a une légère secousse Les portes s’ouvrent On voit un couloir Une des personnes venues du sous-sol sort Elle dit bonne journée Je réponds vous aussi Les deux autres répondent merci Les portes se referment Il y a une légère secousse Pendant la montée quelqu’un se racle la gorge L’ascenseur arrive au second Il y a une légère secousse Les portes s’ouvrent Je sors Je dis bonne journée Les deux autres me répondent merci d’une voix absente Je marche dans le couloir J’entends les portes de l’ascenseur se refermer J’entends des bruits de voix que je reconnais le bruit de la photocopieuse en marche J’arrive à la porte de mon bureau Je l’ouvre J’entre Je la referme Je vais m’asseoir Je recommence à travailler Je suis seul
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J’entre dans le cinéma Je regarde ce qu’il y a au programme Rien ne m’intéresse vraiment Je n’ai rien d’autre à faire Je ressors histoire de me faire croire que d’autres possibilités existent Je suis dehors dans la rue pleine de soleil devant le cinéma Le cinéma s’appelle l’odyssée Je regarde les gens Ils passent lentement ils ne me regardent pas Certains mangent des glaces Certains parlent au téléphone Quelques-uns se tiennent par la main Globalement ils ont l’air heureux Il y en a qui sourient En face assis contre la porte vitrée des galeries lafayette il y a un vieux type qui mendie personne ne le regarde à part moi Moi il ne me regarde pas Il ne regarde rien Il est dans la pénombre Il donne l’impression de s’ennuyer Moi aussi je m’ennuie Pendant un instant j’ai envie d’aller le lui dire Mais imaginer qu’après ils faudra engager la conversation me décourage Je n’ai rien d’autre à lui dire Je n’ai rien à apprendre de lui Je n’ai rien envie d’apprendre de qui que se soit Ca fait huit mois maintenant que je n’ai pas fait l’amour Du temps du lycée ou de la fac c’était inconcevable Maintenant je m’en fous Je me demande pourquoi Pourquoi je n’ai aucune envie de sexe à part celles que je satisfait tout seul encore pas si souvent ça remonte à quand la dernière fois il y a huit jours j’avais vu une vitrine de lingerie dans la vitrine des porte-jarretelles rouge rose avec des motifs printaniers j’ai bandé aussitôt mais depuis rien aucune envie aucune sollicitation même les filles dans la rue je n’imagine rien en les regardant quelquefois un cul moulé dans un jean m’attire mais rien de plus rien de terrible Un éclair de lumière me fait mal aux yeux Un jeune vient de passer à trottinette Il n’y a rien à faire Je ne peux pas me promener encore aujourd’hui Je ne veux pas rentrer chez moi J’oscille devant le cinéma dans le soleil Je n’hésite même pas Je ne pense même pas Je retarde juste le moment d’entrer de voir un film C’est comme le train comme quand j’étais plus jeune une manière d’attendre de ne rien faire de gagner des heures de n’avoir aucune décision à prendre où aller que faire que dire non rien de tout ça juste attendre regarder les images écouter des dialogues creux ne pas penser aux autres pour une fois ne pas penser aux autres qui font pareil pareil que moi esquivent les mêmes choses respirent se tiennent assis à côté de moi Il faut juste éviter de penser à tout ça avec un peu de chance profiter du film Je me demande pourquoi je ne veux pas rentrer chez moi Je me demande pourquoi je reste seul J’ai des amis sûrement même des filles à qui je plais en tout cas je peux plaire Pourquoi alors Dans la rue il y a moins de monde Le soleil disparaît derrière un nuage Quelqu’un donne une pièce au vieux clochard Je me décide à ce moment J’entre dans le cinéma Je choisis finalement de regarder brazil Je me dis c’est bizarre cette reprise mais j’achète mon billet la vendeuse me dit il faudra patienter je dis d’accord J’erre un petit moment dans le hall Je regarde les photocopies de critiques placardées sur les murs La lumière est un peu jaune un peu triste J’ai envie brusquement de me retrouver chez moi J’ai la flemme de marcher pendant vingt minutes ou de prendre le bus De toute façon j’ai acheté mon billet je n’ai jamais vu ce film au cinéma D’autres spectateurs s’agglutinent dans la salle ils vont aussi voir brazil De toute façon ici il n’y a que deux salles dans l’autre il n’y a rien de bien J’attends d’autres gens attendent aussi Je ne trouve plus rien à lire sur les murs Je me rabats sur les prospectus dispersés sur le comptoir qui sépare le hall en deux Je ne m’habitue pas à la lumière jaune Elle me déprime La vendeuse nous dit enfin que la salle est libre Je m’y rends Je marche le premier Je descends un petit escalier Les autres me suivent Leur bavardage me suit aussi La salle est toute petite avec un petit écran Tout le monde s’installe moi aussi Quelqu’un s’assied à côté de moi Il fait partie d’un groupe qui occupe des sièges à côté de lui Je me sens envahi Il faut encore attendre Attendre sans rien faire sans avoir un air quelconque Ca me va J’attends Je me demande ce que je fais là C’est stupide Je serais mieux chez moi Plutôt que d’entendre ces gens de m’apprêter à voir un film sans doute mauvais Je pourrais partir maintenant Sauf que je ne le ferai pas Les lumières s’éteignent
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Je sors du bar Le groupe m’accompagne On travaille on sort ensemble Je suis dehors un petit moment avant eux Je les regarde sortir Je crois que mon regard est inexpressif En tout cas le leur est inexpressif Je repense à la soirée J’entends les autres bavarder rire quelquefois Je ne comprends pas un mot Mes pensées forment un mur opaque Ou un brouillard On marche sur les pavés J’ai la tête baissée J’observe les pavés défiler On ne croise personne Marie anne-sophie marchent en retrait Elles éclatent soudain de rire Le silence revient Je prends conscience du cliquètement permanent des talons aiguille Ca interrompt mes pensées Je cesse de contempler les pavés qui défilent sous moi Je regarde les autres Je constate que j’ai pris une bonne avance Je me laisse rejoindre Je m’ennuie En fait c’est un ennui constant Il ne m’a pas quitté de toute la soirée Je me branche sur la conversation de karim julien Ils parlent d’un film Je me joins à eux Je n’ai pas vu ce film Je répète des arguments lus dans les inrockuptibles Je suppose qu’eux aussi Leurs phrases peuvent venir de tecknikart ou de télérama ou du monde ou de libération ou de positif ou des cahiers Je me sens vide ridicule Je me sens en phase avec eux Je ris bêtement Ils me regardent Ca crée un blanc d’une seconde Puis je parle du nouvel album de paul mac cartney ça fait repartir la conversation Derrière moi france pouffe Je me retourne pour regarder Je rate un commentaire de karim Nous arrivons devant chez julien Nos voitures sont garées près de chez lui Il habite un immeuble classé près d’un hôtel hors de prix très moche Il nous propose un irish coffee avant de rentrer dormir J’accepte Les autres aussi Nous nous tassons dans l’ascenseur On ne parle pas Le miroir multiplie nos reflets compassés Je suis légèrement beurré J’ai vaguement envie de picoler jusqu’à perdre conscience Mais je sais que je ne le ferai pas Je travaille demain Il y a trop de conséquences à assumer J’ai la flemme surtout surtout ça change rien à la suite Aux jours suivants Ce seront les mêmes avec ou sans alcool L’ascenseur arrive
konsstrukt
Panzer Kontorsion
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L’appartement est chic froid Ambiance lounge On défait nos manteaux s’installe sur les divans chers tout baigne dans une lumière tamisée genre crépuscule aux îles On écoute du trip hop mou enfin plus mou encore que du trip hop normal je pense sans raison particulière à un cadavre trop maquillé Julien va à la cuisine on entend le bruit du café qui gargouille anne-so oui on l’appelle anne-so à chaque fois je me dis mon dieu que c’est ridicule oui maintenant je ne dis plus putain je dis mon dieu à ce train-là dans dix ans je vais dire mazette ou ne je sais quelle merde anne-so demande c’est quoi marc dit c’est buddha bar volume II je me dis comment il fait pour savoir quel volume c’est je me dis c’est drôle ça n’étonne personne un joint m’arrive entre les mains j’écrase ma cigarette je tire sur le joint en me sentant aussi vide ridicule que tout à l’heure La soirée se dilate dans des odeurs de café amélioré de haschisch c’est les mêmes soirées depuis le lycée depuis plus de quinze ans maintenant seul le niveau de vie augmente les prénoms aussi je suis passé de nathalie seconde b à anne-sophie chargée de mission DRAC ça assure quand même ça se dit encore ça assure je sais pas karim me fait remarquer que je bloque ouais karim DRH DRAC je réponds je me marre comme un con ça fait marrer les autres comme des cons Je me sers un deuxième irish coffee je vais à la fenêtre La fenêtre est ouverte Je pose ma tasse sur le rebord j’expose mon visage au frais du dehors le temps se contracte je ne suis plus bourré l’effet du joint redescend un peu Je ne les écoute pas je n’écoute pas la musique j’écoute le dehors le vent les voitures lointaines je me laisse porter c’est comme si j’étais dans un train avec rien à faire que suivre le paysage qui défile attendre d’arriver espérer ne pas arriver trop tôt Je n’écoute pas ne vois plus rien que des images intérieures que mon ennui J’entends un cri de femme en bas dans la rue J’ai juste le temps de baisser la tête je vois une nana par terre elle se cramponne à son sac à main un type lui balance des coups de pieds s’agrippe au sac lui aussi connard je hurle je balance mon Irish coffee la tasse éclate sur son crâne il y a du café partout il gueule se taille il sort de mon champ de vision j’ai le temps de le voir saigner La fille est brûlée encore choquée Mon coeur bat vite fort Ma main tremble Je la regarde Je prends conscience de la présence de karim de france marc remonte avec la fille Je me retourne les autres aussi La fille est jolie Elle me remercie elle sourit Je souris les autres sourient Anne-so l’invite à s’asseoir elle accepte timide anne-so lui propose à boire elle demande un jus de fruit julien demande son nom elle répond sophie on se présente tous marc roule un autre joint pour détendre l’atmosphère on parle d’agressions chacun raconte son anecdote révèle ses orientations politiques de gauche bon teint juste ce qu’il faut de racisme dans le genre c’est pas leur faute en insistant sur le mot leur je me dis si on pense que c’est pas leur faute on pense quand même à eux qui ne sont pas nous c’est pareil même pire mais sophie ne relève pas elle acquiesce même racisme de base racisme classique anonyme accepté par tous le joint passe par elle elle fume poliment puis me le tend je me déconnecte quelques instants le temps d’inhaler la fumée Le sujet s’épuise la conversation roule sur les poncifs plus habituels films sorties métier je pose mes répliques au bon moment je me vois un instant comme un funambule qui marche sur un faux fil dessiné au sol c’est nul La fatigue ralentit le rythme Un troisième joint circule une dernière tournée d’irish coffee La fille annonce qu’elle va nous laisser Marc lui demande si elle a une voiture elle dit non karim demande où elle habite elle dit neudorf je dis moi aussi je peux te raccompagner si tu veux elle dit avec plaisir parce que ce soir j’ai un peu peur de rentrer toute seule Son départ donne le départ collectif On dit tous au revoir à Julien on se dit au revoir en bas on rejoint tous nos voitures

On roule sans parler L’autoradio diffuse FIP Un jazz mou un peu électronique qui se mêle au bruits de mon moteur Il n’y a pas de circulation Je me regarde dans le rétroviseur J’ai l’air crispé Je suis crispé Elle elle se détend Elle se sent en sécurité J’ai le coeur qui bat trop fort j’ai mal aux tempes Je commence à transpirer puis tous ces messages désagréables se fondent en une bonne nouvelle Quelque chose devient clair J’ai identifié le manque Je lui souris Elle me rend poliment mon sourire On roule dans l’avenue jean jaurès Elle est déserte Je n’enclenche pas le clignotant Je me gare Elle dit pourquoi est-ce que tu elle se tait quand je pose ma main sur sa cuisse elle se raidit je bande elle veut se dégager je lui envoie une baffe à la volée ça suffit à la désorienter une seconde je remonte ma main jusqu’à sa culotte elle reprend ses esprits Elle me cogne au visage ma tête rebondit contre la vitre elle me fout un coup de poing dans les couilles en hurlant la douleur explose quand je reviens à moi la portière est ouverte elle s’est barrée J’ai mal j’ai envie de baiser

Chez moi je me branle quatre ou cinq fois je passe la nuit sans dormir

Le matin je prends une douche Ca me détend un peu Il est temps d’aller travailler Je n’ai pas sommeil je n’ai pas faim Je vais travailler à pieds Il y a une demi heure de marche Le trajet me fait un peu redescendre

Il me faut toute la journée pour revenir à mon état normal Je me rends compte que je n’arrive pas à rester assis sans bouger ou sans tripoter un petit objet

Il me faut toute une semaine pour que les effets disparaissent complètement Je sais qu’ à partir de maintenant je vais passer mon temps à attendre à attendre de recommencer il suffit que je pense à cette nuit pour bander aussitôt Je n’ai pas rappelé la fille pas eu de nouvelles Je me dis que c’est très dangereux trop dangereux probablement Je ne sais pas quoi faire c’est la première fois depuis des années que l’avenir n’est pas certain
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