Teknival Overground du Larzac

Discussions sur les enjeux politiques et socio-culturels des musiques populaires ou savantes.

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drÖne
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Teknival Overground du Larzac

Message par drÖne »

Effarant ! En voulant tester Google Actualités, je viens de constater que le Teknival du Larzac, qui vient à peine de débuter, a déjà généré 108 articles dans la presse !

http://news.google.fr/news?num=30&hl=fr ... 321%2ehtml

Nous voici donc en présence d'un événement annoncé et suivi par Le Figaro, le Nouvel Obs, Libé, Le Monde, L'Union, TV5, F2, Le parisien, Paris-Normandie, Ouest-France, La Croix, Radio France (avec une interview du représentant du Collectif des sons), Les Dernières Nouvelles d'Alsace, Europe 1, le Kompass, RTL, 24 H, etc.

Ca laisse rêveur... et je suis persuadé qu'il y a encore d'autres articles qui ont dû échapper à Google. Quand on pense que ça fait maintenant deux ans que cette situation se répète !

Toute cette frénésie, n'aura de sens que si elle permet, dans les faits, d'améliorer des petites raves et free. C'est l'argument que développe l'organisateur du tekni, interviewé sur France inter. Si je m'en souviens bien, quand la Techno Parade a débuté, c'était aussi avec cette idée que le fait d'aller vers les gens, de mettre en marche un processus de médiatisation, pourrait améliorer les choses. C'était en 1998. Quel bilan peut-on tirer de la Techno Parade, et de ses répercussions sur les raves ? Deux ans plus tard, c'est la loi Mariani qui est votée et la répression accrue et de plus en plus violente qui s'instale.

A mon avis ça montre que les raisonnements du type "médiatisons le mouvement underground X pour qu'il augmente ses chances d'exister au quotidien" est une erreur. La techno est devenu une sorte d'emblème manipulé à droite et à gauche soit comme un repoussoir (dans la perspective sécuritaire), soit comme une arme de reconquête des jeunes électeurs (dans les manifs syndicales, on a vu apparaître de faux camtars diffusant de la sous-techno boom boom... fallait faire comme dans les premières manifs où les syndicats se faisaient voler la vedette par les teuffeurs : demain, la techno dans les défilés remplacera sans doute le stand saucisse-merguez à la fête de l'Huma).

Je ne suis pas en train de crier à la "récupération", peu importe ! C'est déjà bien que la répression de la techno ait pu contribuer à faire émerger une repolitisation, ce qui me semble être le cas, à vue de nez et que je trouve positif. Mais pour autant, comment ne pas se poser la question d'un tekni ouvert à 50000 personnes, annoncé et suivi heure par heure par tous les grands médias, encadré par des réunions avec la police et le ministre, sur un chantier d'autoroute : tout ça est trop glauque... Ca n'a plus rien à voir ni avec une action de type "politique" (y'a eu le Larzac pour ça, et le tekni n'en faisait pas partie), ni avec l'idée de la ZAT (elle est où, l'autonomie et l'auto-organisation, quand on doit assurer la sécurité de 50000 ravers ?), ni avec une rave classique. C'est juste du n'importe quoi ! Ca me fait penser à ces vieux rockers embourgeoisés, nouveaux beaufs à la Cabu, qui sortent leurs vestes à franges et leurs Harleys le dimanche pour aller faire comme s'ils étaient encore vifs et fringants !

Plus ça va, et moins j'adhère à ce collectif des sons et à ses actions. je ne comprends pas ce qu'ils cherchent. Soit ils sont naïfs et n'ont aucun recul historique, et c'est grave, soit ils ont des enjeux personnels à faire aboutir, et c'est encore moins intéressant et tout aussi grave, soit ils sont plus ou moins manipulés. Mais est-ce qu'au moins ils se posent encore des quetsion, ou est-ce qu'ils sont déjà rentré dans un rythme "métro-boulot-dodo" adapté à l'organisation de grands événements pseudo-alternatifs ? Pour paraphraser l'expression "d'industries culturelles", je dirais qu'un teknival, ça ressemble furieusement à une industrie de la contre-culture. Une future PME, quoi...

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drÖne
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hyphen
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Message par hyphen »

Hum... le rythme déjà, c'est plutôt metro-techno-dodo et puis c'est comme le reste au niveau historique : tous les mouvements de jeunes rebelles se font rattrapper par la société. D'abord incompris, combattu ou juste dédaigné, le mouvement fini implacablement par se faire assimiler comme une simple mode passagère, ses acteurs s'embourgeoisent et éclipsent les restes des vrais ferrus du mouvement.

Le Grand Mouvement de la Techno a déjà fait sa vie avec plus d'une décade.
Les raves clandestines ont évolué vers les free parties de l'Etat... le mouvemment issu d'un second "do it yourself" post-punk n'a pas résisté au besoin d'integration et a fini par se trouver des racines tant bien que mal entre un Pierre Henry dépassé et un Cerrone opportiniste... les artistes, DJ comme musiciens, ont vu partir en fumée leur résolution anti-starification "ne pas afficher son visage", au point qu'être top star c'est maintenant de faire comme les Daft Punk: cacher leurs sales gueules derrière des relookages tendance... et même la sempiternelle volonté de choquer les vieilles générations n'est plus d'actualité puisque la musique électronique est déjà encrée dans leur quotidien via tous les jingles télévisés...

Bref...

Perso, j'attends la prochaine révolution, Tech is dead, complètement assimilée ou plus très loin...

PS: en attendant, je m'amuse depuis quelques temps à faire un retour en arrière pour le fun, et il se peut que bientôt je vous parle d'une branche tech de mon boulot sans rapport avec hyphen... arf, arf
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drÖne
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Message par drÖne »

En ce qui me concerne, j'ai eu une "vision" : d'ici quelques années, je suis persuadé que les teknivals organisés par le collectif des sons seront sponsorisés par France 2, et que ça fera rebelle car ils ne seront pas sponsorisés par TF1... On y verra, comme dans Kho Lantha ou Nice People des ravers lobotomisés et en maillot exprimer leur sentiment devant des micros-trottoirs (c'est déjà le cas : hier "Petite Fleur", raveuse forcément piercée, et revêtue d'un ridicule chapeau à clochettes façon "Joker", expliquait sur F3 qu'il ne faisait ni trop chaud, ni trop froid au Larzac, et que donc tout allait bien. Passionnant). A côté de chaque son, on aura des web cams qui enregistreront les évolutions de couples formés pour l'occasion, et qui seront invités à se séduire mutuellement devant des millions d'internautes qui voteront pour sélectionner les plus originaux : ceux qui perdront seront évacués du tekni, et exécutés par les CRS, alors que le couple gagnant pourra tourner une scène de cul amateur sur le site du tekni, avec Moksa en grand ordonnateur vieillissant, arrivé dans une MG de luxe, une caméra à la main, et trois bimbos péroxydées à ses côtés. Ses gardes du corps lui tailleront le passage au sein de la foule des 500000 ravers en délire.

Cabu aura alors abandonné ses "nouveaux beaufs" et dépeindra les "anciens teuffeurs" devenus avocats d'affaires, managers de la culture dans de grandes enterprises d'intertaitment globalisées, ou cadres chez Underground Universal. Binet sortira un album "Les Bidochons en rave", et Titeuf "Chô les frees !". On trouvera des platines DJ miniatures en porte clefs avec "Hard Core will never die" marqué dessus (j'invente rien : ça existe déjà, c'est un label "underground" qui a pondu ça, sur un briquet), des casquettes estampillées "Heinekein soutient la révolte du Collectif des Sons", et l'entrée des tekni sera sécurisée par analyse biométrique du fond d'oeil de chaque raver.

Les Dj seront sélectionnés par la police, en fonction de critères esthétiques et politiques fixés en étroite collaboration entre le ministère de l'intérieur et le Collectif des Sons. Chaque live sera étroitement contrôlé en temps réel par des analyseurs de fréquence et de notes midi : l'usage du triton ou de gammes trop complexes (pentatoniques ou dodécaphoniques), tout comme l'usage de rythmiques assymétriques, sera sanctionné par une exclusion immédiate du DJ, suivie par son exécution après un vote démocratique des internautes. On aura d'ailleurs un champ de tir ouvert à tous, derrière chaque tekni, destiné à démocratiser l'usage des armes à feu, et où les clients mécontents de la prestation des DJ seront invités à les exécuter eux-mêmes. Le Collectif des sons et le Ministère de l'Intérieur auront cependant un droit de véto, pour réduire le nombre de DJ graciés par des raveurs souvent trop jeunes pour avoir une bonne conception de la justice.

Alors nous aurons enfin atteint le bonheur et le slogan "laissez nous danser" aura enfin pris tout son sens.
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patman
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Message par patman »

Merci sarko d'encadré ces jeunes drogués irresponsables,
merci sarko de les tenir éloignés de nos habitations et de nos enfants,
merci sarko de donner de quoi calmer l' ardeur politicienne du teufeur et ainsi aider à favoriser une rentrée des plus productives...

et à ceux qui pensent que la rentrée va être explosive, je leur dirais bah nan ya pu de sous !!. C 'est la m^m rengaine, marche ou crève, ton loyer :wink:, ta bagnole, tes gosses, ta bouffe etc...Eux n'attenderont pas la fin du mécontentement généralisé.

Bien joué sarko 8)

Malgré toot bon dimanche à tous, et garder la ? la ? Image euu dröne je te le demande po, té trop nul en devinette :wink:...

++
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drÖne
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Message par drÖne »

Heu... comprends pas... j'ai toujours été nul en devinettes !

Mais sinon, j'ai fait ça :

Image
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hyphen
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Message par hyphen »

je n'aurais qu'une chose à ajouter à cette brillante prophétie drönésienne :

La Techno est morte, vive la Sarktechnosy !
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Message par drÖne »

Hello !

J'étais en ballade...

Bien entendu, Raph, tu peux dupliquer, modifier, photocopier et afficher ma petite image, elle même issue du piratage de la page d'accueil de feu "freetek" et des Bidochons.

Sur le fond de l'affaire :

Je ne suis pas allé à ce tekni, et je ne peux donc rien dire de ce qui s'y est passé. Peu importe, car ce n'est pas ce qui s'y est passé qui provoque mon énervement, mais un ensemble de constatations que je fais depuis 15 ans à propos de la techno et que j'ai eu amplement l'occasion d'exprimer ici ou ailleurs : non seulement le mouvement a vieilli (c'est une donnée objective, il a 15 ans d'âge), non seulement il est devenu une foire aux stéréotypes musicaux, mais en plus il a arrêté de se poser des questions. Peu importe la manière plus ou moins démocratique dont le Collectif gère ses événements. La question c'est : à quoi bon ce gigantisme ? Qu'est-ce que ça apporte ? A qui ça profite ? Qu'est-ce que ça dit ?

Ca dit au moins une chose : la techno, ou ce qu'il en reste, se préoccupe plus de sa survie que d'avancer. Et ça, ça signifie la mort du mouvement. Car on ne peut pas à la fois chercher à se perenniser par des dispositifs de masse et rester un laboratoire d'idées. Le punk avait compris ça dès 1978, au moment où le slogan "punk is dead" a été lancé. La gestion du temps et du nombre devrait être la première préoccupation des organisateurs. Je veux dire que ça devrait être un thème de réflexion, et surtout de doute, et non une évidence à partir de laquelle on organise des actions. Visiblement, il n'y a plus de place pour le doute dans ce Collectif : il s'agit pour eux, quoi qu'il arrive et quel que soit le contexte (politique, musical, etc.), de réunir à tout prix 50000 personnes devant des enceintes, et ce au moins une fois par an. C'est là l'erreur fondamentale, à mon avis : vouloir programmer de gros événements réguliers. Ce qu'il faut, pour qu'un mouvement reste un laboratoire d'idées, c'est qu'il mette en place à l'avance les conditions de sa propre disparition. C'est plus ou moins ce que fait la science (un labo de recherche ne doit pas durer plus d'un certain nombre d'années sans être évalué, et il peut alors être éliminé s'il ne produit plus rien d'original). C'est aussi ce qui caractérise, en principe (et pas en réalité, hélas), le fonctionnement démocratique : à chaque vote, on est supposés remettre les pendules à l'heure. Or c'est exactement l'inverse qui se passe aujourd'hui dans les milieux de la techno : chacun tente de mettre en place les moyens de sa survie (à part Kanyar, dont l'attitude a été courageuse et originale, mais visiblement peu suivie d'effets).

Je sais bien que dans 15 ans, on verra encore des gens revendiquer la techno contre vents et marées : aujourd'hui, on voit bien des punks y croire encore, et il existe toujours des amateurs de rock, c'est dire si l'immobilisme est une réalité des mouvements alternatifs vieillissants... Mais en ce qui me concerne, j'estime que l'affaire est liquidée : techno is dead, point barre, faut penser et passer à autre chose. Ce qui m'intéresse, et continue de m'intéresser, c'est de concevoir la musique comme une invention constante, invention à la fois de formes, de dispositifs de diffusion et de rapports au public et au monde. Et ça, je sais que ça ne peut pas se produire dans de grosses structures, aussi "libres et gratuites" soient-elles : leur taille, ainsi que la planification de leur durée, est antinomique avec la notion de liberté, d'autogestion, d'autoproduction.

Bien entendu, on ne peut pas planifier à l'avance l'émergence d'un nouveau mouvement : ce serait là encore antinomique de l'idée que je me fais de la liberté musicale. Il n'existe pas de recette miracle pour créer du neuf à partir de l'ancien ! Mais on peut au moins mettre bout à bout quelques points sur lesquels on sait qu'il faudra réfléchir si l'on souhaite sortir du marasme actuel :

- les formes musicales. Tant qu'on en restera à du binaire standard et à du tonal classique, la techno restera ce qu'elle est : une foire aux stéréotypes. L'idée du Dogme serait un bon point de départ pour tenter de renouveler les choses. On peut se donner des contraintes arbitraires : c'est peut être le côté arbitraire des choix formels qui, une fois testés empiriquement, débouchera sur des solutions originales et viables.

- les dispositifs de production/diffusion. Car la musique n'existe pas en tant que telle : elle ne se réalise que dans des contextes de production et de diffusion qui l'organisent en tant que "discours", ou que forme. Le jour où je verrai un groupe de free jazz jouer dans une rave entre un DJ hard tek et un orchestre de musique de chambre, je croirai à la volonté du milieu tech de s'ouvrir à d'autres courants. En attendant, cette volonté ne s'est pas réalisée et en reste au stade des belles intentions jamais suivies d'effets. Or, si dans une rave on casse la linéarité de la progression des DJ, alors on aura forcément un public différent et moins nombreux. C'est sans doute pas le seul moyen, mais c'est un exemple de ce qu'on devrait EXIGER, a minima, des organisateurs de soirées. Sinon, autant rester chez soi à enquiller des CD. On a vu à quel point c'était déjà difficile, lors de la Chicken 1, d'alterner des trucs aussi proches que du dub, de l'electronica et de la tech. Et pourtant, il faudrait aller encore au delà dans l'hétérogénéité d'une soirée si l'on veut produire à la fois de la surprise et des rencontres. Peut être que pour la Chicken 2 on pourrait y penser d'ailleurs... Sinon, toujours dans le registre des modifications du dispositif de diffusion, le Tuning Teknival était une excellente initiative.

- la planification des conditions de sa propre disparition. Il faudrait se donner des contraintes telles que l'on serait obligés, si un quelconque mouvement émergeait, et qu'on y adhère (ou qu'on en soit à l'origine, soyons fous !), d'arrêter ce mouvement quelque soit le succès qu'il rencontre. J'ai en tête l'exemple du Festival des Allumés de Nantes qui avait décidé qu'il n'existerait que durant 6 ans, avant de s'arrêter. Ce genre d'attitude me paraît excellente : se donner un temps pour agir, puis décider de tout changer (ou de tout supprimer) à une date arbitraire.

Bon, voilà tout pour aujourd'hui !

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Message par drÖne »

Waou, ma bannière circule dans le sein des seins alors ? Et ça ne fait pas 3 jours que je l'ai créée ! Je suis impressionné...

Tu peux citer mon post, si tu veux, mais je préfèrerais que ce soit en entier (enfin, à partir de "je ne suis pas allé..."), sinon ça risque de ne pas être très clair. Mais bon, j'ai déjà exposé mes idées à ce sujet sur freetek, rappelle-toi, et je n'ai pas eu l'impression qu'elles portaient tant que ça. Tu me diras quelles sont les réactions.

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Message par drÖne »

Oui, mais quand même : la techno n'a pas été la seule musique à subir une répression policière. N'oublie pas que le punk, en 77, subissait également ce genre de pression. On en discutait justement hier avec Jack, et on se disait que même dans ses dérives commerciales les plus abjectes, le rock et le punk n'étaient tout de même jamais tombés aussi bas que la techno : un festival organisé par un ministère de l'intérieur de type totalitaire, ouais, ça faut le faire ! Si on m'avant dit ça il y a 15 ans, j'aurais moins critiqué le rock à l'époque... Tout le reste (à savoir l'idée que grâce à de gros événements on pourrait améliorer le sort des petits), je n'y crois pas une seconde. Ca a toujours été démenti par les faits : regarde l'exemple de la techno parade. C'était déjà ce même raisonnement, et ça existe depuis 1998. Résultat ? Ben le résultat est là : c'est le ministère de l'intérieur qui organise les teknivals maintenant, et on a même fini par appelre ça des sarkovals. A gerber. On pourrait appeler ça des "techniveaux" lou des "technibeaufs" d'ailleurs, ça serait aussi réaliste... Et je n'oublierai jamais qu'en 2000, alors qu'il y avait près de 40000 touristes à Marigny, on n'était pas plus de 2000 à la BN à manifester contre les lois Mariani qui sont à l'origine des problèmes actuels de répression.

A un moment, faut savoir dire stop, sinon, si on accepte toutes les compromissions, faut pas s'étonner qu'une partie des afficionados ne suive plus le mouvement et s'en détache radicalement, comme c'est le cas pour moi et Jack. Négocier avec un ministre fascisant pour organiser un festival alternatif, ça c'est le bouquet ! En tout cas, on ne me verra jamais soutenir quoi que ce soit venant du Collectif, ni ayant l'étiquette "techno". Je te dis que dans moins de 10 ans, ils seront tous à la botte des institutions qu'ils critiquent aujourd'hui... on verra Moksa en cravatte diriger le secteur "culture et répression policière" au Ministère de la Propagande et du Refus du Dialogue et les piercés d'aujourd'hui seront les beaufs de demain. On a déjà vécu ça avec le punk et le rock, et je ne vois pas pourquoi la techno échapperait à ce destin pathétique. Je crois que le vrai courage, aujourd'hui, c'est en effet Kanyar qui l'a eu : arrêter de faire semblant et passer à autre chose. On ne peut pas créer du neuf à l'intérieur de cadres vérolés : ce sont les cadres qu'il faut changer. Or, ces teknivals ne font que composer avec les cadres qu'on leur donne, de l'extérieur, et qui sont issus des positions fascisantes et sécuritaires du ministère.

En ce qui me concerne, je dis que le slogan de l'avenir, c'est "small is beautiful". On n'en a rien à faire des grands événements, qu'ils soient institutionnels ou "libres" : s'ils sont grands, s'ils réunissent des foules de la taille d'une ville, alors ils sont structurellement en opposition avec toutes les valeurs d'indépendance politique et d'autogestion qu'on a pu défendre !

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Message par juko »

perso je me suis jamais senti dans un quelconque mouvement, mais plutot de connivence avec des personnes, un état d'esprit, et en, l'occurence une liberté dans les musiques electroniques que j'ai pas trouvé ailleurs.
Mais pour moi c toujours d'abord une question d'individus, plutot que de mouvement un peu abstrait pour moi.
D'ou le Neuro avant tout.
Mais surtout, o drone, comment tu fais pour poster un dimanche matin à 7H00? c pas humain bordel!
la est la vraie question!
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