raph a écrit :
Et la je cause en general et pas pour vot teuf uniquement mais c est peut etre ca aussi mon malaise :
"rien de neuf a l ouest du pecos"
Je n'ai pas assisté à cette teuf, donc je n'en dirai rien. Mais je constate aussi que moins de choses qu'avant m'émoustillent du côté des musiques électroniques. Ca me fait penser à l'ennui qu'on ressentait à la fin des années 80 avant que déboulent vraiment les musiques électroniques dansantes : on tournait en rond en attendant la suite. Ben là on a sans doute touché le bout du bout d'une forme d'expression (la répétitivité, la danse, le trip rythmique, etc.) et d'un dispositif de diffusion (la rave/free).
Perso, je n'éprouve plus vraiment l'envie de sortir en concert, et encore moins en soirée : c'est peut-être que je me suis débranché les neurones depuis mes 8 mois en Argentine, mais mon dernier concert ça a été à Buenos Aires une soirée de percussions acoustiques, et mon dernier very good trip esthétique et politique, ça a été au théâtre. Là, je vois que l'imagination politique et manifestive est du côté des universités en ce moment, et que les gens de la free ne suivent pas, comme si, même politiquement, la free était larguée et avait un train de retard : certes, on retrouve les habituels moulins à vent à pourfendre (l'Otan, les centres de rétention administrative, etc.), et c'est très bien. Mais du côté des formes de la contestation, les gens de la free n'innovent plus, et si à la limite on peut se passer légitimement d'innover, je trouve qu'ils ne soutiennent plus grand chose d'intéressant : je n'ai vu personne de la free dans les manifs universitaires, et les étudiants qui y sont écoutent du jazz ou jouent des percus, pas de la tek, et y'a zéro camtar sonorisé, comme si la coupure entre l'actualité de la revendication politique et la techno était consommée.
Faut dire que la techno, ça a plus de 20 ans maintenant, et que la free, ça en a plus de 10. Donc, ben je me marre un peu en tant que faisant partie des vieux cons de ce forum, car les plus jeunes d'entre nous, ici, vont avoir à subir ce que nous avons déjà subi de manière récurrente : l'ennui des fins de cycle, l'angoisse des lendemains qui déchantent, la vision des potes ou des copines qui se rangent des voitures car ils/elles ont (au choix) des enfants, un compte en banque, un boulot épuisant, plus l'envie de rien à part de se caler devant la téloche, etc. On a vécu ça avec la musique des années 70, avec le punk, avec la cold/new wave, avec l'indus, avec l'EBM, et on le vit depuis quelques années avec la tek.
Pas grave, faut pas être nostalgique : laissons crever les vieilles choses et restons attentifs !