http://www.theatre-vanves.fr/fiche-spectacle.php?id=18
Samedi 16 janvier 20h30
Flore Magnet : voix, acting, concept / Def : machines, percussions, compositions / Phil Von : voix, zapateados, concept, compositions / Hugues Villette : percussions / Tit'o : guitares, basse / Lisa May : danse, vidéo Séverine Krouch : son, guitares / Composition, musique électronique live, percussions de pieds : Def / Concept, vidéo, chant, actions théâtrales : Flore Magnet / Composition, scénographie, chant, actions théâtrales, percussions de pieds, daf : Phil Von
Le dernier album "Ni prédateur ni proie" s’inspire de la confrontation brutale et magnétique entre 2 mondes contemporains : nord/sud, oriental.occidental. Von magnet rêve l’existence d’autres chemins, funambules et infimes. Ceux qui, presque invisibles, là entre deux écueils, entre les pôles, au-dessus des empires, au travers des idées reçues, se faufilent dans les brèches du mur. Ce spectacle est une réaction à la brutalité du monde. Un monde sous pression où tout est mis en opposition, tout cherche à nous diviser et où l’on veut nous dicter arbitrairement la nécessité absolue d’un choix. Mais avec Ni prédateur ni proie, ils ne choisiront pas leur camp. Ils restent mains nues, tels des enfants étonnés et turbulents dansant sur un champ de mine. Ils contemplent juste, fondent en rage et fulminent de rage. La salle est coupée en deux et le public trié en 2 groupes, comme deux mondes parallèles qui respirent côte à côte presque hermétiquement. Ce divorce douloureux exacerbe le désir, la carence, touche à la fois une dimension intime et donc une dimension politique : le couple brisé, le peuple emmuré, l’Autre mis à l’écart. Seule la vidéo invente le rôle d’un miroir onirique ou fantomatique de la télésurveillance. Von magnet signe ici une œuvre âpre, acérée, urgente et poétique. Une autre fusion délicate et inédite à ce jour qui lie vestiges classiques et rythmiques orientales, percussions tribales et paysages électroniques néo industriels. Ici l’orient n’est plus sensuel et fantasmagorique, il est rigide et presque froid. Ici, l’occident n’est plus éclatant et vainqueur, il est triste et décadent.
Von Magnet voit le jour à Londres. Issu du mouvement post industriel, le groupe fait ses débuts dans le réseau underground londonien tout en s’intéresant paradoxalement aux diverses formes rythmiques et expresionnistes du flamenco. Dès 1987, une synthèse étrange s’opère : machines et sampleurs dialoguent avec zapateados, danses et guitares flamencas. C’est l’apparition du style qu’ils inventent et signent « electroflamenco ».
De 1990 à 1995, en tournée en Europe avec plusieurs spectacles, le groupe devient une troupe itinérante et hybride réunie autour d‘un noyau humain « cybergitan » cosmopolite et pluridisciplinaire (musiciens, acteurs, plasticiens, acrobates). Commandité par les Transmusicales (90/92) pour la création de Computado, Von Magnet s’installe en résidence successive à Barcelone, Rennes, Amsterdam et Paris. Ce spectacle à la scénographie mutante envahira des espaces désaffectés et sera comparé alors aux performances de Royal de Luxe ou de la Fura del Baus.
En 1995, Von Magnet collabore avec 18 danseurs classiques du Komische Oper de Berlin à la construction du ballet Nuevas Cruzes.
Depuis et jusqu’à ce jour, ils bousculent les circuits rock, cabaret, gothiques ou même techno, au gré des formules de concerts/performances plus légères toujours fusionnant transes électro ethniques, actions sonores et théâtrales, impact visuel et expression poétique. Le groupe, régulièrement en tournée dans toute l’Europe, bouillonne d’un activisme scénique passionnel hors norme, créant des performances extravagantes, empreintes d’un futurisme primitif, peuplés de personnages ambigus et s’aventurant vers des univers très cinématographiques.
Après le projet très flamenco de l’Aimant en 2005, Von Magnet déroute à nouveau en 2007/2008 avec un nouvel album accompagné d’une performance radicale Ni prédateur, ni proie.