Fermeture du CICV

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drÖne
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Fermeture du CICV

Message par drÖne »

Etonnante, l'annonce de la fermeture du CICV, le centre d'art de Pierre Schaeffer ( http://www.cicv.fr/) . Je ne résiste pas à l'envie de le copier ici :
Hérimoncourt, le 16 Juillet 2004


CICV Pierre Schaeffer



Mesdames et Messieurs les membres du Conseil d'Administration,


Bonjour !


En cette période propice à la plénitude puisque estivale, l’équipe du CICV Pierre Schaeffer vous annonce la fermeture de son lieu de travail. Le Tribunal de Commerce de Montbéliard a en effet signifié la liquidation de notre association le 7 Juillet dernier, et les procédures de licenciements sont lancées depuis le 8 Juillet.


Nous tenions par le présent document et avant de nous retirer, à vous remercier, du fond du cœur, pour votre soutien moral et surtout pour votre implication à nos côtés durant ces moments difficiles. Votre sens des responsabilités puisque membre du Conseil d’Administration a été remarquable au niveau de votre silence.


Vous qui avez été choisi (par le directeur) pour votre intelligence, pour votre pouvoir d’action parmi un réseau ciblé, pour votre volonté de contribuer au rayonnement d’un centre d’art le plus subventionné de France et dont l’histoire et les implications culturelles ne sont pas à démontrer, MERCI !

Merci encore une fois d’avoir pendant des années pris des initiatives vous permettant à travers le fruit de notre travail, d’asseoir votre crédibilité en statuant sur notre sort alors que vous ne connaissez même pas le nom, ni même la fonction de chaque salarié de cette institution. Merci d’avoir pris sur votre temps de travail et personnel pour vous réunir à Paris afin de jouer votre rôle de membre du Conseil d’Administration du CICV afin d’apporter de la visibilité à notre structure, de la fraîcheur à travers vos idées afin d’agrandir le cercle de notre réseau et surtout d’avoir pris individuellement sur vous pour nous accompagner au moment le plus crucial c’est à dire au moment des difficultés.


Les amis et leur intelligence ne sont mis à jour qu’au moment même où les problèmes s’annoncent.

Et à ce moment seul, que les vrais, les justes, les intègres se révèlent.

L’Equipe du CICV a beau regarder à droite, à gauche, voir même derrière elle…… il n’y a plus personne.


Il est vrai qu’une structure comme celle que nous accompagnons aujourd’hui jusqu’à la remise des clés est bien loin des strass, des paillettes, des gens à haute visibilité.


Nous sommes fiers d’avoir accompagnés les artistes qui sont venus ici en Franche-Comté. Nous sommes fiers d’avoir produit de l’intelligence depuis 15 ans et même depuis 30 ans pour certains membres. Et nous sommes fiers d’avoir été une équipe unie, soudée jusqu’à la fin ne reculant jamais devant la difficulté et surtout nous, nous pouvons revendiquer le fait de n’avoir pas failli à notre mission qui a été jusqu’au bout de défendre les intérêts de la communauté artistique. Nous avons su regarder et écouter les autres plutôt que de privilégier nos intérêts personnels.

Nous vous souhaitons donc de très bonnes vacances !


Demain est un autre jour, mais la nuit est longue…...

Les 13
drÖne
d'où, chose remarquable, rien ne s'ensuit...
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Message par drÖne »

Et en prime, l'article de libé correspondant, qui en dit long sur les conceptions de la culture en cours dans l'actuel gouvernement...

http://www.liberation.fr/page.php?Article=225391
Art digital : le CICV effacé du disque dur
pix
Près de Montbéliard, ce centre de création unique en France a fermé hier, faute de subventions.

Par Annick RIVOIRE
pix
jeudi 22 juillet 2004 (Liberation - 06:00)

sur le site portail du ministère de la Culture, hier, au top des «centres d'arts électroniques», figurait le CICV Pierre Schaeffer, présenté comme «centre international de recherche et de création dans le domaine des nouvelles technologies de l'image, du son et de la communication». Le CICV d'Hérimoncourt, dans le pays de Montbéliard, vient pourtant de fermer définitivement ses portes, hier aussi.

Ses treize salariés ont reçu leur lettre de licenciement, l'ensemble du matériel informatique, les studios de montage, de son, de vidéo, etc., seront vendus à l'encan. Les sites hébergés sur la plate-forme du CICV, la plupart produits par la seule structure en France entièrement dédiée aux nouvelles technologies artistiques, ne devraient pas tarder à disparaître, le temps que la cinquantaine d'artistes et collectifs concernés trouvent une solution, payante celle-là... Quant aux 4 000 visiteurs quotidiens du site web, ils tombent désormais sur une page noire, affichant le désarroi de l'équipe, malmenée depuis quelques mois et pourtant encore «fière d'avoir accompagné les artistes depuis quinze ans».

Directeur provocateur. En février, un rapport d'inspection du ministère de la Culture se concluait ainsi : «La crise actuelle doit être l'occasion d'un nouveau départ.» En guise de nouveau départ, la liquidation judiciaire est prononcée début juillet, mettant un terme à quatorze ans d'expérimentation dans le champ des nouveaux médias. Soldant un imbroglio politico-administratif qui visait la personnalité du directeur et fondateur de la structure, Pierre Bongiovanni, accusé de multiplier les casquettes (il était responsable du chantier de préfiguration de la Gaîté lyrique à Paris et l'un des commissaires de la dernière Nuit blanche), et d'avoir conduit le CICV dans une «impasse financière totale».

Pourquoi fermer le plus gros centre d'art national en terme de budget (1,4 million d'euros en 2003) ? Officiellement, faute de subventions. Sans celle du ministère («suspendue» jusqu'à l'adoption d'un autre projet), la région ne donnait plus rien et le département attendait les conclusions du liquidateur. Officieusement, tout a été mis en oeuvre pour éjecter Bongiovanni, volontiers provocateur (à Avignon, en plein festival, il avait organisé un colloque sur la «capitulation de l'artiste»), et sans doute trop indépendant. Sans étiquette politique, et malgré des soutiens larges (le Doubs est passé de droite à gauche, inversement pour la Culture), l'homme agace : le rapport évoque notamment une «certaine notoriété locale et internationale due à la personnalité du directeur, infiniment plus connu que sa structure».

Reconnaissant l'essoufflement du CICV, l'équipe et son directeur avaient préparé un projet de rechange, orienté «scène». Les nouvelles technologies ne le restent pas longtemps, obligeant à des coûts de fonctionnement supérieurs à ceux d'autres centres d'art. Résidences d'artistes (150 en moyenne par an) et aide à la production étaient au point mort depuis le printemps, chacun se renvoyant les difficultés de fonctionnement et la responsabilité du déficit (180 000 euros).

Zone sinistrée. A l'étranger, le CICV était connu, au même titre que le Zkm allemand, le V2 néerlandais ou l'ICC japonais. Sandra Kogut y a débuté, elle travaille aujourd'hui à Palo Alto avec Lev Manovich. Du Zhenjun, dont les installations poétiques trustent les expos cette année (Lille, Rennes, Paris...), a été soutenu par le CICV, comme les chorégraphes N + N Corsino, la plate-forme Incident, Jean-Michel Bruyère...

Ces artistes venus à Hérimoncourt, dans le petit château Peugeot, en pleine zone sinistrée, et qui ont développé des projets pédagogiques (le formidable Tohu-Bahut), sociaux ou même ultralocaux (le boucher venait faire son site), sont inquiets. «Aujourd'hui, on efface cette incontournable référence internationale comme on effacerait un disque dur !» déplore Nicolas Frespech, auteur du premier site acheté par un Frac. Pour Grégory Chatonsky, exposé à Beaubourg ou au Fresnoy, «c'était le seul centre en France à garantir une complète autonomie éditoriale aux sites des artistes, qui n'ont d'ailleurs jamais été entendus dans cette affaire. Loin de clarifier la politique du ministère sur le numérique, la fermeture du CICV est une pièce en moins à un édifice déjà fragile».

Le ministère de la Culture jure, le coeur sur la main, qu'il n'en est rien et qu'en septembre, à l'occasion de Villette numérique, le ministre présentera un plan de «soutien à la création numérique».
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Message par juko »

edifiant
j'avais vaguement entendu parler du cicv, je connais pas les détails a part qqs articles.
Surpris par ce gouvernement? ou un autre?
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