[MISE A MORT] / roman à suivre / un épisode par jour

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Modérateur : drÖne

konsstrukt
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Message par konsstrukt »

je m'endors à moitié
je suis réveillé par un bruit
mon cerveau a pas eu le temps d'enregistrer ce que c'est
je me lève
une partie de mon cerveau sait apparemment
en tout cas je pense à sophie
je me lève au radar
je la cherche
j'ouvre une porte d'une chambre
j'entends un bruit qui vient de la salle de bain
j'ouvre la salle de bain
sophie me tourne le dos
elle est en train de se faire baiser en levrette par un pote à moi
elle gémis
il lui fout des grands coups de queue dans la chatte
il lui tiens les épaules
elle se tient au lavabo
elle gémit
je regarde un instant bouche bée
je referme la porte
je suis choqué
je ramasse mon manteau
je descend
je me tire
je laisse mes autres affaires
j'ai pas envie de penser
je marche juste
il fait à peine jour
il fait froid
la lumière me rend triste
l'événement me rend vide
je ne sais pas quoi faire
je suis paumé
je vais marcher jusqu'à chez nous je pense et puis me coucher et puis espérer qu'elle ait oublié ses clefs et l'entendre sonner et faire semblant de dormir et ne pas lui ouvrir et la laisser trouver où dormir et l'attendre demain et la traiter de salope et lui dire qu'elle m'a manqué toute la soirée et lui dire que j'aurais aimé qu'elle dorme avec moi que je me suis senti seul con humilié de l'entendre gémir si moi je l'ai entendu et c'est ça qui m'a réveillé alors ça a réveillé tout le monde et moi ils se sont dit le pauvre type je ne veux pas de leur sympathie et ils se sont dits quelle salope je ne veux pas qu'ils pensent ça de toi chemin faisant je rencontre un type qui vomit dans le canal il pousse des eurrrhhhh eurrrrkkkkk grotesques je le considère un instant je le pousse il tombe dans l'eau glacée non je ne veux pas qu'on pense ça de toi mon amour tu n'es pas une salope mais tes gémissements me rentrent dans le cerveau là je ne peux pas les chasser le type est complêtement saoul il se débat dit aaussgggglglll je ramasse une grosse pierre je la lui jette à la gueule le crâne fait crac je regarde autour de moi s'il y a des gens non il n'y a personne le type coule en laissant une flaque de sang flotter à la surface du canal toi je t'aime mon amour mais ne me laisse pas seul jamais jamais s'il te plaît va baiser qui tu veux quand tu veux mais pas quand je dors à côté merde pas quand je dors à côté je ressens un profond malaise je m'éloigne du type qui coule je rentre dans un état second je ne me souviens pas du reste du trajet
serrure porte habits lit
je ne dors pas
je repense à sophie à ses gémissements
konsstrukt
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Message par konsstrukt »

je ne m'endors pas elle gémit trop fort
j'entends sa clé dans la serrure
elle rentre
je fais semblant de dormir
elle se déshabille
elle vient se coller contre moi
elle est nue et glacée
la lumière passe à travers le rideau
elle est belle
sophie pas la lumière
la lumière est grise
elle pleure
sophie pleure
pardon elle me dit
je t'aime elle me dit
je me retourne
j'ai envie de la prendre dans mes bras
je regarde son visage et ses larmes
pardon elle me dit
oui je réponds
je t'aime
moi aussi
je la prends dans mes bras
je bande immédiatement
j'ai envie qu'elle gémisse
elle me caresse la bite
je n'ose pas lui caresser la chatte
elle ne fait aucun commentaire
on n'a pas parlé juste ces trois phrases
elle ne pleure plus
elle a le visage plein de larmes et tout froid
je suis sur elle
on baise lentement
j'aime son corps
j'aime tout d'elle
ça ne dure pas longtemps
elle commence à jouir très vite
je jouis en même temps qu'elle
je repense au type dans le fleuve
je suis content d'avoir fait ça
ça m'a fait beaucoup de bien
ensuite on parle
on parle pas mal
de notre couple
de ce qu'on est autorisés à faire ce qu'on est pas
on parle et puis on dort
le lendemain le malaise persiste
elle m'apprend qu'elle a baisé un autre mec plus tôt dans la soirée
que mon pote les a surpris et que ça l'a excité
et qu'ensuite il l'a convaincue de baiser
je suis un peu écoeuré de savoir tout ça
pas écoeuré que ça existe
écoeuré d'être toujours en dehors de ce genre d'événement
on marche le long du canal
il y a la police
on fait pas attention
on va manger chinois
on va digérer tout ça
de toute façon c'est elle qui a raison puisqu'elle a toujours raison
en définitive
konsstrukt
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Message par konsstrukt »

sophie dort
je viens de me réveiller
j'ai la gueule de bois
quand je la vois comme ça j'ai des envies contradictoires
de la regarder juste
ou de la caresser mais je ne veux pas la réveiller
des fois j'ai envie qu'elle soit morte
juste pour voir ce que j'éprouverai
ça doit être bizarre la mort de quelqu'un
la regarder
savoir qu'elle bougera jamais plus
qu'elle ouvrira jamais plus les yeux
parlera plus
je pose le bout des doigts sur les cils
elle respire par le nez
je sens son souffle sur ma paume
je sens la chaleur de ses yeux
je sens la vie dans ses cils
j'essaie d'imaginer sans souffle
j'essaie d'imaginer le corps à température ambiante
j'ai un frisson
ça serait si simple
j'ai envie de pleurer
je repense à thomas
j'ai pas repensé à thomas depuis des années
le premier mort que j'ai vu c'est thomas
j'avais douze ans
on habitait au cap d'agde
on allait à l'école ensemble
on passait par la pinède
tôt le matin juste lui et moi
dans la pinède y'avait un parcours sportif et on arrivait à l'école
l'école était un peu perdue au milieu de nulle part
enfin c'est l'impression que j'avais
un jour j'ai pris un marteau pour voir
pas le marteau de mon père
j'ai acheté un marteau à monsieur bricolage
j'ai économisé pendant des semaines
j'ai pris le bus
personne n'a rien su
j'ai été discrêt
et un matin le marteau dans mon cartable
à mi chemin je lui dis tiens attends je veux te montrer un truc
à l'époque on était à fond sur les légos il a du croire à ça
mais c'était le marteau que je voulais lui montrer
il est tombé d'un coup du sang partout
pas sur moi j'ai eu du bol
il a essayé de se relever
il a tendu une main
j'ai frappé encore
en tenant le marteau à deux mains
je lui ai fait sauter un oeil
il est retombé
et je l'ai fini à coups de marteaux
de plus en plus mous dans son crâne
j'ai été à l'école
après j'ai jeté le marteau dans l'eau
il y a eu la police
le journal la télé locale
mais ils n'ont jamais rien su
tiens sophie se réveille
elle ronfle un peu
ça veut dire qu'elle lutte contre le réveil
ça me fait rire ça
elle ronfle et je souris
je l'aime
konsstrukt
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Message par konsstrukt »

un fantasme que j'avais quand j'étais ado
mes parents partaient faire les courses
et se foutaient en l'air contre un arbre le coffre de la voiture rempli
répendu
j'imaginais assez précisément la scène
le mélange de sang et de paquets de riz explosés
j'y pensais quand j'étais tout seul
et à chaque fois ils rentraient
j'étais déçu à chaque fois
j'écrivais ça pour me défouler
et un jour ma mère l'a trouvé
je souris
en y repensant
je peux pas m'empêcher de sourire
et de glousser un peu
le type devant moi se retourne
il me regarde un instant et reprends sa position initiale
la neige nous frappe comme des petits grains glacés
la file avance lentement
je ne sais pas encore au juste quel film je vais aller voir
une daube sans doute
les bons films autant les voir avec sophie
les daubes au moins c'est pas ça qui manque
ah ouais le portable
faut l'éteindre
j'aime pas ça éteindre le portable
je me dis à chaque coup que quelqu'un va m'appeler
et j'aime pas rater les appels
notre dernier téléphone fixe
je passais mon temps à interroger le répondeur
si je sortais cinq minutes
la première chose en rentrant
répondeur
ça avance un peu

elle tourbillonne de façon un peu anarchique
j'ai ai dans les cheveux sur le visage
j'ai les mains dans les poches
ça fait des pellicules blanches sur les chaussures
la dernière fois que j'ai frappé quelqu'un c'était il y a cinq ans
c'était ma mère
on était tous les deux à la maison
elle était saoule
j'ai du dire un truc encore un truc à la con un truc qui lui a déplu elle a lancé une assiette vers moi l'assiette s'est éclatée contre le mur elle était trop bourré j'ai même pas esquivé de la bouffe dégoulinait le long du mur de la sauce avec giclé sur mes vêtements et mes cheveux
je lui ai dit t'es complêtement barge ma pauvre
quoi elle a demandé
t'es barge j'ai répété
tu veux une claque elle répond
et là j'ai dit essaie pour voir
il y a eu un blanc
un bel instant d'immobilisme
j'ai repensé au marteau et au bruit mou
et puis tout s'est accéléré

elle s'est levé de table
sa chaise s'est renversée
elle s'est précipitée sur moi le visage crispé et dur
il a fallu qu'elle contourne la table
moi je suis resté assis j'étais pétrifié de peur
mon coeur battait super fort
je pouvais pas détacher mon regard du sien
dur sans amour sans rien d'autre que de la colère
toute la peau de son visage avait l'air en colère
elle s'est plantée debout devant moi et m'a traité d'un peu tout
petit con connard tout ce qu'il lui passait par la tête
que j'étais aussi con que mon père
que si je voulais qu'elle soit méchante j'allais voir
et elle a répété
tu veux un claque
tu veux que je te foute une claque
alors j'ai répété essaie pour voir
elle m'a saisit et soulevé
elle était forte plus forte que moi
en me soulevant elle m'a fait renverser ma chaise je me suis accroché à la nappe dans un mouvement de panique et tout a valsé par terre
elle m'a secoué
je savais pas quoi dire
je savais pas quoi faire
à part battre du coeur de plus en plus vite
me demander comment ça allait se terminer
je veux la tuer je veux la tuer je veux la tuer
mais non
mais je peux pas
je veux
mais non
MAIS ARRETE DE ME SECOUER PUTAIN DE MERDE VA TE FAIRE ENCULER
ça a couvert ses cris et ses insultes
elle m'a laché et elle m'a collé une claque violente qui m'a fendu la lèvre et fait saigner et je l'ai regardée abasourdi et elle m'a dit t'en veux une autre et j'ai perdu le contrôle je lui ai collé un pain mon poing est partie de bien derrière vite et fort s'est écrasé sur sa tempe j'ai eu mal elle est tombée elle s'est accrochée à la table a raté son coup s'est ramassée par terre son oeil et sa tempe commençaient déjà à rougir et gonfler
elle m'a regardé et elle s'est mise à pleurer
elle a sangloté et m'a regardé comme un monstre et je me suis senti comme un monstre
elle s'est relevé et elle est parti dans la chambre
elle a claqué la porte sans rien dire
moi je suis parti
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Message par konsstrukt »

merde en fait j'ai pas envie de voir un film
bof autant aller boire un coup
j'ai jamais raconté tout ça à sophie je sais pas si elle comprendrait je croit qu'au fond j'ai pas vraiment confiance en elle je sais pas
je marche un peu au hasard dans les rues la neige rebondit sur mes vêtements légère et glacée
j'ai les oreilles glacées et une barre au front comme quand je bois un truc trop froid et qu'il fait trop chaud dehors
je marche sans but mais pas désorienté comme à l'époque du coup de poing
en même temps la scène refuse de partir
je bloque là-dessus
je me pose à l'intérieur d'un troquet et je commande un grand café
je sors mon portable je le rallume
pas de message
j'envoie un sms à sophie
j'écris
finalement je suis pas allé au cinéma dès que tu sors rejoins-moi à la lanterne ou alors envoie-moi un texto
je t'aime
ton chéri
j'envoie
je me sens seul et ça me fait chier un peu
je pourrais appeler des potes mais j'ai surtout envie de voir sophie
si elle vient pas ou si elle répond pas j'appelle des potes
le serveur pose mon grand café
je dis merci
je continue à penser à tout ça en regardant la fumée du café se disperser
j'ai été me poser dans un bar
j'ai écrit une lettre
pour une fille dont j'étais amoureux
où je lui expliquais ce que je venais de faire
j'avais honte
j'avais longtemps fantasmé cet instant où je lui cassais enfin la gueule et où je partais content
ça avait raté
j'étais honteux soulagé de rien je voyais son image de pauvre folle alcoolique ses yeux tristes qui me traitaient de monstre qui ne comprenaient pas pourquoi je l'avais frappée
tout était raté et j'étais honteux et je voulais que cette fille m'héberge et me console et couche avec moi
la lettre écrite je suis parti chez elle j'ai sonné elle m'a ouvert elle m'a préparé un thé pendant que je buvais le thé elle a lu la lettre
je m'attendais à ce qu'elle soit outrée elle a juste dit que c'était une bonne chose de faite
et elle a dit aussi qu'elle pouvait pas m'héberger sauf une nuit si je voulais
j'ai dit non
je suis sorti
une boule au ventre
j'en ai jamais éprouvé une aussi lourde depuis
je suis rentré tard le soir
y'avait mon père
ma mère avait un coquard énorme tout violet l'oeil à moitié fermé
mon père disait rien
ma mère non plus
moi non plus
j'ai compris que c'était plus possible
pendant le repas personne n'a parlé à part la télé
ma mère a juste dit qu'elle avait dit à la voisine qu'elle était tombée dans l'escalier
j'ai compris à cet instant qu'ils mourraient dès ce soir
j'ai quitté la table
j'ai pas pu dormir de la nuit
j'ai attendu
qu'ils dorment eux
j'ai été regarder dans le salon
ma mère dormait affallée sur le canapé la télé éteinte
une bouteille de vodka à moitié vide posée sur la table
elle puait des pieds
elle dormait en collants
elle ronflait très fort mais pas aussi fort que mon père
lui il dormait dans le grand lit de leur chambre
ça puait le clochard
la sueur aigre la crasse
la bite mal lavée
je me suis approché
j'ai cherché le meilleur moyen
je voulais pas non plus me faire choper
j'ai pensé au couteau mais ça tenait pas debout
belle image du couteau qui transperce les deux gorges
plus de ronflement
mais non
je bois mon café
je ressors de là
c'est comme un bad trip
je me rend compte que j'ai la même gueule tendue que ce soir-là
c'est pas bon de repenser à tout ça
faut arrêter
le café est froid
je le termine et je commande un demi
j'essaie de recoller au réel
terminés le bad trip
bon sophie n'a pas rappelé
je prends mon portable j'envoie des messages à un peu tout le monde je dis à tout le monde de rappliquer ici pour l'apéro bon il est un peu tôt pour l'apéro mais dans l'ensemble c'est pas tellement ça qui nous effraie
ensuite j'envoie un message à sophie
mon amour je vais picoler avec les copains rejoins-nous si tu as envie sinon je rentrerai sans doute tard et sans doute bourré
je t'aime mon bébé
ton chéri
je sèche mon demi et j'en commande un autre
fini de penser à toutes ces merdes
je chope un journal en attendant histoire de passer le temps en pensant à autre chose
konsstrukt
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Message par konsstrukt »

j'ai de plus en plus de mal à réfléchir
les blancs entre les phrases sont de plus en plus distendus
il est quelle heure là
quatre heures
cinq heures
un truc dans le genre
il faudrait que je me soulève pour voir
j'ai trop la flemme
j'essaie de pas fermer les yeux trop souvent
sophie dort à tous les coups
j'essaie
sophie
je chuchote
pas de réponse
on parlait de quoi déjà
de son enfance
putain j'ai du mal à me souvenir ce qu'elle disait
je me concentre sur son souffle
pour essayer de vérifier
ouais elle dort c'est certain
bon
je m'allonge à plat
avec ma jambe je cherche la sienne
je caresse son pied avec le mien
elle soupire elle dit un truc je sais pas quoi
moi je murmure je t'aime mon amour
elle grogne un truc ça pourrait être moi aussi ou n'importe quoi
j'opte pour moi aussi
je souris comme un con dans le noir
je suis bien là
j'ai vraiment pas aimé mon enfance je me dis
j'essaie de penser à des trucs bien
ça vient pas
pas moyen de savoir si c'est une disposition de mon esprit ou vraiment qu'il n'y a rien eu
il n'y a pas rien eu c'est pas possible
après l'histoire du marteau
j'ai pas recommencé
les autres gosses c'est bizarre
ils m'ont franchement évité
je jouais seul aux légos dans la cour
je jouais seul au jokari dans la cour en bas de l'immeuble
je lisais des histoires d'horreur de hp lovecraft
j'écoutais brahms et michel sardou
quand je rentrais à la maison je me cachais dans un carton
dans le noir
j'imaginais des trucs je me souviens plus trop quoi
le plus souvent je faisais rien
j'éoutais juste mes parents se disputer
une fois ils se sont disputés à propos de noël
mon père disait qu'il n'y avait pas assez d'argent pour me payer tous les cadeaux que je voulais
ma mère à répondu ah oui et tu vas faire quoi connard tu vas dire au gosse que le père noël n'existe pas et que t'as pas de fric
et ils ont continué à s'engueuler et moi j'ai cessé d'écouter
merde le père noël n'existe pas
je me suis dit qu'il valait mieux ignorer l'information et continuer à y croire le plus longtemps possible au moins pour les cadeaux ça semblait plus profitable
des fois j'éprouvais un sentiment bizarre
comme si je mentais
la plupart du temps je m'en fichais et j'étais content d'avoir des cadeaux
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Message par konsstrukt »

j'observe la dispute je suis comme entre quatre murs
c'est vraiment l'impression que je ressens
quatre mur qui m'empêchent de parler
et sophie qui crie qui veut savoir ce que je pense et plus elle crie plus j'en peux plus et plus elle veut me forcer à parler plus j'ai envie de la tuer et plus le silence m'empêche de tout
mais tu penses bien à quelque chose là ? tu n'est pas idiot ?
non je pense à rien
elle me regarde atterrée en colère et triste
bon je vais prendre un bain
elle va s'enfermer dans la salle de bain
j'entends claquer la porte
j'ai envie de pleurer
j'entends l'eau couler
j'entends le verrou
je tends l'oreille pour l'entendre pleurer elle
moi j'ai des larmes qui montent toutes seules mais qui ne coulent pas
il faut que je sorte
j'en peux plus là
j'en peux plus
pourquoi j'arrive pas à me disputer normalement merde
tout se passe super vite
les chaussures la porte le couloir la rue
comme si rien n'avait eu lieu entretemps je suis passé du canapé à la rue
dans la rue je marche vite je slalomme entre les gens
j'imagine sophie qui pleure
nos reconciliations sont de plus en plus difficiles et mélodramatiques
je ne sais pas où aller ni quoi faire
je ne suis plus en colère ni triste
il y a quelque chose qui bloque
qui bloque la colère et la tristesse
je suis en grande tension
je n'arrive pas à organiser ma pensée
je retourne vers la maison
je prends la voiture
un autostoppeur
c'est ça qu'il me faut
quand je rentre je suis fatigué et j'ai mal partout
je suis calme et triste
je trouve sophie en train de pleurer allongée sur le canapé
à peine je suis rentré elle se jette sur moi
ho mon amour mon amour mon amour
elle explose en larmes et moi aussi
entre des sanglots elle réussit à articuler qu'elle avait peur que je ne rentre jamais
je lui dit je t'aime je t'aime je te quitterai jamais
j'ai envie de lui dire que j'ai fait une connerie une grosse connerie
au lieu de ça je pleure et je pleure et nous pleurons tous les deux et je bande et elle le sent et comme d'habitude on fait l'amour ça ne dure pas longtemps son visage mouillé m'excite elle mouille beaucoup elle crie de plus en plus vite elle halète je demande maintenant elle réponds oui maintenant viens viens viens viens et alors je viens et c'est tout doux on jouit doucement avec une tendresse énorme et juste après quand on s'est essuyé au lieu de lui dire j'ai fait une connerie je lui dit j'ai un cadeau pour toi et elle elle me dit ho mon amour tu es trop adorable mais moi j'ai rien je sais je dis c'est pas grave je t'aime moi aussi je t'aime elle réponds alors alors c'est quoi mon cadeau donne donne donne elle est toute excitée enthousiaste on dirait un enfant et je l'aime totalement je fouille dans ma poche et je sors une bague en argent avec une pierre bleutée sertie elle dit mais tu es dingue elle a un choc mais je dis que je l'ai trouvée dans la rue alors je sais pas si ça sera ta taille ho mon amour je t'adore elle dit tu es trop adorable elle l'essaie elle n'entre pas facilement mais l'index ça va
elle se rhabille et moi je reste encore un peu à lézarder au lit
je la regarde se rhabiller en souriant
je l'aime
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Message par konsstrukt »

je me réveille avec de la musique pourrie
c'est quoi la station qu'on écoute là je sais pas je sais juste qu'il est sept heure
j'émerge un peu et sophie couine
je lui touche le cul
putain de téléphone portable pourquoi elle l'a paumé
au moins la mélodie minable qui servait de réveil c'était facile de s'y habituer
là c'est quoi putain du classique une saloperie de quator à cordes
ça rime à quoi d'imposer aux gens d'écouter un quator à cordes à sept heures du matin merde
je continue à toucher le cul de sophie au moins il est chaud je grogne elle couine
elle se lève pour aller éteindre cette saloperie enfin
elle se recouche
je me colle contre elle j'ai un début d'érection je grogne elle couine mais plus faiblement
on dirait qu'elle se rendort
j'essaie de la réveiller
je lui demande ce qu'elle doit faire
elle couine
et puis silence
et merde elle s'est rendormie elle fait toujours ce coup-là et après moi je me rendors pas
fait chier
bah tant pis au moins elle est là
je me colle bien contre elle
je cale ma bite entre ses fesses
c'est le super confort là
je crois que je vais pas avoir de mal à me rendormir
je me sens tout amoureux
je passe un bras par dessus son côté et j'essaie de choper un sein
elle décale son bras à elle pour me laisser faire
le tripote un peu son sein et puis je sens que je commence à m'endormir
ma bite se dégonfle doucement
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Message par konsstrukt »

c'est cool
je m'endors
et d'un coup sophie se lève
je suis vachement impressionné
elle se lève comme d'hab quand elle a la pêche et ça me fait marrer de la voir faire ça
elle se fout d'abord à quatre pattes
les yeux fermés
et elle ouvre les yeux
je lui souris mais c'est trop tôt elle voit rien
je glisse une main entre ses cuisses elle me dit nononon bébé arrête j'ai trop envie d'aller faire pipi
j'enlève ma main en souriant
je recommence à bander
elle se met à genoux
elle ouvre finalement les yeux
je dis bisous
elle dit bisouuuuu en insistant sur le ou elle se penche vers moi on s'embrasse elle manque de tomber je l'attire vers moi elle dit nononon c'est déjà pas facile je la relache elle se redresse elle est debout
elle cligne encore un peu des yeux et elle me sourit et sa culotte est toute entortillée dans la raie de ses fesses on dirait qu'elle porte un string trop grand pour elle et ça m'excite alors je vire la couette en riant comme un barbare et elle voit mon érection et elle rigole et elle se penche pour la caresser et la masturber un petit peu d'un coup j'ai des parfaits frissons de plaisirs dans mes reins et mon dos et elle se relève en disant j'ai pas le temps là bébé et elle sort de la chambre en m'envoyant un bisou avec ses mains
j'émerge de plus en plus ma bite reprend des proportions normales je rabat la couette sur moi et je me pelotonne et d'un coup je me sens un peu coupable et honteux
je repense à hier à comme j'ai été con
elle avait trop envie de faire l'amour hier et moi j'était tout fatigué et aigri et elle elle se collait à moi elle était toute excitée et tiède et tendre et moi j'avais juste envie de dormir je lui ai caressée les cheveux la cuisse machinalement évité les zones trop sensibles et je sentais ses baisers ses lèvres humides et moi j'avais pas envie putain pas envie juste envie de dormir et maintenant j'ai honte de m'être comporté comme un sale goujat et sa bouche entrouverte sur mes lèvres sa bouche qui n'attendait qu'une chose c'est que j'y glisse ma langue et allons-y mais je l'ai pas fait je l'ai embrassé gentiment alors qu'elle voulait que je lui roule des pelles et à la fin elle en a eu marre elle s'est retournée je me suis collé contre elle et du coup je bandais c'était grotesque déjà j'ai commencé à me détester de bander maintenant et on s'est endormis
et ce matin voilà elle est de toute bonne humeur elle est revenue de la salle de bain elle s'habille elle à la frite elle me dit qu'il fait un super soleil j'adore quand elle a la pèche comme ça je l'aime putain je l'aime et j'ai honte de l'avoir laissée tomber hier soir et en plus maintenant j'ai envie d'elle mais c'est trop tard encore quelques minutes et elle part elle me fait un bisou je lui touche encore le cul inaccessible à travers le pantalon tendu quand elle est penchée et j'entends la porte et voilà elle est partie
j'ai envie d'elle merde j'ai envie d'elle
vivement ce soir qu'elle rentre et qu'on fasse l'amour
c'est drôle ça fait un moment qu'on n'a plus le même rythme pour ça quand elle a envie moi pas trop et moi quand j'ai envie elle bof
j'ai presque envie de masturber
alors que je me suis jamais masturbé en pensant à elle
je n'ai jamais voulu fantasmer sur elle
là j'ai envie

je sors de l'anpe assez content
je marche vite la tête bien levée
levée d'une façon un peu aristocratique mais c'est juste pour prendre l'air frais après une heure passée dans la chaleur absurde de l'anpe où ils font tous la gueule usagers et personnel pareil
c'est bon je suis toujours chomeur pour encore trois mois c'est bon tout va bien encore trois mois de gagné trois mois à rien foutre payé par l'état
je marche le long des quais
je dois retrouver sophie devant la fac
je ne suis pas pressé mais je marche vite
j'aime marcher vite
il fait bon il fait assez bon pour laisser le manteau ouvert
c'était pas arrivé depuis des semaines
en marchant le long des quais je jette un oeil sur les canards
il y a un type qui essaie de les nourrir
mais c'est la baston entre les canards et les cygnes et entre les cygnes et les cygnes
et le caniche du type aboie dans tous les sens et toutes les deux secondes le type doit le tirer en arrière pour pas qu'il se fasse mordre par un cygne
c'est le bordel et je reste un petit moment au garde-fou pour profiter du truc et puis je repars
un petit moment après je vois toujours sur les quais en contrebas deux jeunes types près d'un pont s'échanger un sachet de shit ou de beu avec des mines de conspirateurs et ça me donne envie de me foutre de leur gueule mais je trouve rien de drole à leur dire alors je continue à marcher
il y a quelques bancs occupés par des couples d'ados qui se roulent des pelles et je me dis que le printemps est pour dans pas longtemps
je passe devant des bistrots dont les terrasses donnent sur les quais des bistrots où on aime bien aller les terrasses sont pas encore sorties et ça me donne envie d'y être d'être dans un mois affalé là avec sophie et quelques potes et boire la première pression de l'année en terrasse et faire les mêmes remarques que d'habitudes sur les apparts méga chers qu'on voit de l'autre côté des quais et sur les cascades idiotes des cygnes et se dire que putain on est bien là
j'ai hâte je suis vraiment impatient d'y être là
je continue à marcher tranquille je ralentis un peu je passe devant l'endroit où j'ai foutu le type à l'eau quelque temps plus tôt mais là ça ne me fait ni chaud ni froid là je vais bien je suis heureux et je n'éprouve ni joie ni remords concernant ce type
il bifurque à un moment et je coupe par un lacis de rues étroites et ombragées que j'aime bien
c'est pas vraiment la chaleur des quais je referme mon manteau ça aura pas duré longtemps le soleil c'est pas un raccourci mais j'aime bien ce chemin je passe par une petite place avec une petite église un peu rose assez basse j'aime bien la regarder j'aime bien les églises un peu modestes et celle-là ce qui me plaît surtout c'est la mousse qui bouffe presque entièrement un des côtés enfin la mousse le lierre j'en sais rien moi
y'a un attroupement sur toute la place tout la place est bouchée de mondes ils regardent tous au centre de leur cercle il y a aussi une voiture de flics et un camion de pompiers
je m'approche pour regarde la mort en face il y a un type que je discerne allongé par terre je le vois par bouts successifs entre les jambes des badauds et y'a un gars qui gueule je vois pas qui je comprends pas quoi et je me demande comment ça se fait que les flics laissent gueuler sans rien dire je me dis sans doute le cadavre à terre sous sa couverture en alu doré s'est fait refroidir par le type qui gueule et puis à force de faire le tour je m'aperçois que le type qui gueule c'est le type allongé et que les flics se foutent à moitié de sa gueule et je me dis que tout ça n'est pas si intéressant finalement il n'est pas mort et je ne vois aucune raison d'observer sa misère alors je m'éloigne et là je croise un vieux avec une veste marron en daim qui d'abord contourne l'attroupement avec une regard de mépris genre bande de vautours et puis deux mètres plus loin il s'arrête comme s'il avait trébuché et il fait volte face et va voir ce qui se passe c'est plus fort que lui pauvre type va je rigole et il ne me voit pas rigoler tout occupé à se trouver une place dans le groupe
je m'éloigne je quitte la place il faut encore marcher un peu et j'arrive à la fac
sophie est déjà là assise sur les marches elle téléphone je la vois je lui fais signe elle me fait signe le temps que j'arrive à sa hauteur elle a raccroché elle à une clope à la bouche elle la prends entre deux doigts et on s'embrasse et je lui pique sa clope juste pour tirer une taffe et je la lui rends
on rentre à la maison en se racontant notre journée et en se tenant par le bras on est content et amoureux et je trouve ça chouette d'être content et amoureux

je repense encore à mes parents
je peux pas m'en empêcher
même quand je suis heureux j'y repense
je pense à tout ce qu'ils m'ont oté petit à petit un truc après l'autre
jouer manger
faire les courses aller se promener
les dernières fois qu'on jouait avec ma mère et mon père ça finissait tellement violemment que chaque fois je me disais c'est la dernière et puis une fois ça a été la dernière vraiment
j'ai toujours décliné mille bornes monopoly risk tout
tout
et à chaque fois cette espèce de tristesse poisseuse
devoir admettre de passer une après-midi merdique à s'ennuyer devant la télé
et finalement la télé non plus trop de violence trop de disputes il suffit que mon père s'endorme que ma mère comprenne pas un truc un dialogue un morceau d'intrigue et c'est parti c'est la merde elle hurle elle s'enferme dans sa chambre ou alors elle frappe mon père ou elle le vire ou elle nous bloque tous les deux dans le séjours et elle nous fait des repproches mélés d'injuste pendant trois ou quatre heures tellement tellement répétitif en boucle que je ne me souviens de rien juste de l'ambiance horrible de cette sensation de fatigue cerveau pris dans un engourdissement poisseux temps arrêté
et non plus la télé non plus à la fin il ne reste plus rien juste les repas pris en commun un seul par jour heureusement et déjà je sens la menace je pressens les cris les coups qui vont exister après le repas mais moi je serai plus là je serai dans ma chambre à me faire chier à fantasmer leur mort à fantasmer mon départ ma fugue à fantasmer des histoires romantiques avec des filles qui me prennent en stop m'hébergent et tombent amoureuses de moi et à dormir dormir dormir pour prendre un peu de sommeil et un peu d'oubli avant d'être réveillé au milieu de la nuit par les cris et devoir attendre deux ou trois heures deux ou trois heures à l'écouter gueuler elle nuit après nuit après nuit toujours la même litanie alcoolique entendre le bruit des valises que je connais par coeur le bruit de la porte et le silence et je me rendors et le bruit du téléphone et elle le jette par téléphone et il raccroche et encore téléphone et finalement il revient et elle gueule encore un peu et ils vont se coucher ou alors elle va se coucher et il rentre tellement tard qu'elle est trop abrutie d'alcool pour l'entendre mais lui aussi il est bourré et moi je l'entends soit je dormais toujours pas soit il me réveillais en claquant la porte et en heurtant les murs du couloir et je redormais encore un peu jusqu'au matin et chaque nuit je les haïssais un peu plus et chaque matin la haine de la nuit retait un peu plus ancrée jusqu'au moment où il n'y avait plus de différence entre la nuit et le matin jusqu'au moment où je les haïssait vingt quatre heures sur vingt quatre ou ma haine noyautait même mes rêves et où j'étais résolus de les tuer
ne plus rien faire avec eux plus de jeu plus de repas plus de communication plus de sourire plus rien rien du tout plus rien juste attendre attendre le moment de les tuer attendre en essayant de dormir le plus possible et en pensant à ces filles qui tomberaient un jour amoureuses de moi préférer les heures merdiques à rien faire rien faire du tout juste imaginer plutôt que laisser leur horreur leur pourriture me pourrir me polluer encore
je suis assis dans le tram tout tendu je dois avoir un regard de psychopathe j'ai les mâchoires serrées
faut que je me calme
il fait bon
je regarde par la fenêtre
un skatteur se vautre de façon comique
je pouffe et j'oublie tout
il a l'air furax
il balance son skate d'un méchant coup de pied
les autres se foutent de sa gueule
et le tram s'éloigne et je ne peux plus les regarder

je suis complêtement torché
sophie aussi je pense
quand je marche je titube
de toute façon je marche pas beaucoup
je vais chercher une bouteille et je vais me rasseoir
je parle à une fille et elle est belle
j'ai vaguement envie d'elle
j'ai aussi vaguement envie d'une copine
j'ai aussi très envie de sophie
sophie justement me rejoint
elle est bourrée elle aussi
je me lève pour l'embrasser
elle me tombe presque dessus et dans le mouvement elle fourre sa langue dans ma bouche
on s'embrasse à pleine bouche bien serrés l'un contre l'autre et j'ai une érection direct
elle le sent et elle me dévore encore plus la langue elle glisse jusqu'à mon oreille pour me dire j'ai envie de toi je réponds moi aussi je suis un peu à bout de souffle à cause du baiser elle me glisse sa langue dans l'oreille elle mordille ça manque de précision à cause de l'alcool mais je suis super excité ça me provoque des frissons dans tous le dos et elle chuchote viens on va baiser dans la rue je réponds mais on peut pas dans la rue et je souris elle est déjà en train de m'entrainer je me laisse faire elle est pleine d'énergie moi je suis excité on se roule encore une grosse pelle juste sur le seuil de l'appartement je frotte ma main entre ses cuisses à travers le jean et elle s'effondre presque en poussant un gémissement lascif qui me donne envie de lui arracher ses vêtements et de la prendre contre le mur elle se ressaisit me reprend par la main on descend les escaliers on va pas dans ma rue mais dans la cour intérieure je préfère elle enlève son pantalon je suis trop bourré pour comprendre comment je me retrouve assis sur un pot de fleut en ciment la bite à l'air elle se retrouve assise sur moi et je bouge le bassin de bas en haut elle halète moi aussi ho putain c'est bon on entends par les fenêtre la musique de la fête j'attrape son cul j'adore son cul mais ça me déséquilibre je me renverse en arrière je tombe dans la terre mouillée sophie se relève en se marrant on s'embrasse encore à pleine langue pleine bouche je la doigte elle est trempée j'adore ça le lui dis je t'aime mon amour mon bébé mon amour elle me dit moi aussi viens viens sur le banc on va sur le banc elle s'allonge sur le banc je m'allonge à moitié sur elle je prends appui avec les mains sur l'accoudoir et j'ai les pieds qui calent contre l'autre accoudoir j'ai du mal à rentrer ma bite elle me guide ça m'excite quand elle fait ça je m'enfonce c'est délicieux je soupire elle gémis j'ai les coudes je sais pas où les foutres les genoux qui reposent sur le banc c'est plutôt inconfortable toutes les trois secondes je glisse en dehors de sophie qui doit me remettre j'ai de plus en plus mal aux coudes aux genoux ça finit par me faire débander sophie se redresse je me redresse aussi je lui dis je suis désolé mon bébé elle me dit c'est pas grave on se fait un câlin de trois secondes elle se rhabille on retourne à la fête
la fille à qui je parlais n'a pas bougé rien n'a changé ici
je vais me rasseoir auprès d'elle je lui parle la conversation se déroule je me demande si je la drague ou pas j'envisage de lui demander finalement non puis je parle à quelqu'un d'autres et je sens un odeur de bouffe chaude c'est pile ça qu'il me faut maintenant qu'il n'y a plus rien à boire je me demande quelle heure il peut être je vais à la cuisine je titube moins mais je suis en redescente complêtement décalqué si je m'allonge juste un instant je dors à la cuisine sophie bouffe des pâtes avec une sauce en boite on partage la même assiette je trouve ça romantique et je me trouve même pas ridicule de trouver ça romantique je souris à sophie et sophie me sourit

je suis allongé sur le canapé sophie est allongée à côté de moi elle dort depuis un moment léger ronflement je chope mon portable pour voir l'heure il est cinq heures et demi j'ai envie d'aller faire un tour
je remets mes chaussures
je suis déjà habillé
j'embrasse sophie là je suis tranquille je pourrais lui foutre un coup de boule que ça la réveillerait pas alors j'en profite je l'embrasse je lui touche les seins elle aussi elle est habillée ça la réveille pas encore un bisou et je quitte le salon je sens que je suis légèrement enrhumé j'ai aussi une légère gueule de bois
je traverse le couloir dans le noir je trébuche sur du désordre je renverse des bouteilles vides que je ne vois pas les lattes du couloir grincent sous mes pas finalement je suis dans le couloir et puis dehors
il fait un peu frais et il y a un léger crachin
je suis plutôt content de me trouve à cet endroit à ce moment
je marche et j'entends le brouhaha du camion des poubelles assez loin
je me dis que j'aime la nuit parce que les sons portent loin
je me souviens d'une nuit quand j'étais encore chez mes parents une nuit que j'ai passé accoudé à la fenêtre toute la nuit à regarder une éclipse c'était lune ou soleil je sais plus j'avais bien fermé la porte pour une fois ma mère et mon père se sont couchés tôts endormis devant la télé ça leur arrivait des fois c'était cool que ça arrive ce soir mis de la musique planante dans le radiocassettes ça devait être tangerine dream
j'essaie de me souvenir du titre exact
tout en marchant je fronce les sourcils effort effort
ah oui
ricochet c'était un live la pochette représentait un arbre tout vertical sans branche sans feuille tout maigre et un rayon de soleil tombait de quelque part sur quelque part je sais plus trop je me souviens mieux de celle de phaedra c'était une goutte de lait en gros plan qui tombait dans du lait mais filtré en vert assez classe celle de ricochet était davantage dans une teinte bleutée ou gris bleutée
j'étais accoudé à regarder l'éclipse c'était classe aucune lumière dans la chambre juste le son du poste
ah non
pas le poste le casque
j'avais mon walkman sur les oreilles en fait
je me souviens de l'effort que je faisais pour trouver l'ambiance génial et avoir l'impression de faire un truc extraordinaire qui me ferait enfin frimer le lendemain à l'école
mais évidemment tout le monde s'en fout d'une éclipse
depuis le troisième étage j'avais vue sur la rue vers la gauche la rue partait droite jusqu'à un rond-point vers la droite la rue allait jusqu'à une petite place entourée de places parking la place donnait sur le lycée et s'ouvrait sur une ruelle qui descendait vers le quariter gitan en face de moi y'avait des immeubles identiques au mien et un bar encore ouvert
j'ai regardé un petit moment les gens quitter le bar les dernières voitures traverser la rue les dernières racaille quitter la place du lycée et puis la rue vide et mon regard va et vient entre la rue vide le bar fermé les volets en face et la lune qui disparaît tranquillement
ah ça doit être une éclipse de lune alors
c'est marrant je me souviens très clairement du décor et des racailles et tout ça mais pas du tout de l'éclipse elle-même

au bout d'un moment l'éclipse est terminée enfin je suppose qu'au bout d'un moment elle s'est terminée
je m'arrête de marcher un moment je me pose sur un banc
je colle mon cul sur le banc pile au moment où le lampadaires s'éteignent du coup l'éclairage électrique est remplacé par la lumière un peu grise de l'aube j'adore cette lumière
je reste un instant sans penser à juste profiter de la lumière et du frais je suis plus du tout bourré
je me demande pourquoi j'ai repensé à cette éclipse à la con
ah oui
le bruit du camion des poubelles
que la nuit le silence est tel que le moindre bruit est fantastique
après l'éclipse je suis resté toute la nuit à mater le ciel et la boulangerie en bas de chez nous s'est mise à bosser gros bruit industriel de trucs qui pétrissent la pâte et de fours qui préchauffent
et d'un coup ça été comme si la ville se réveillait j'ai entendu le camion des poubelles d'un côté et puis un bruit de train qui passe qui venait comme du fond de la ville et ça je m'en souvient encore très précisément de ce bruit de train et encore un bruit de voiture qui passe au loin que des sons aucune image dans la rue en bas rien aucun mouvement personne
ah si y'avait un truc
juste la lueur de la boulangerie des cuisines qui filtrait sur le sol par un soupirail
je repars en balade
je ne suis plus du tout bourré
plus loin vers les quais il y a un type qui pèche
je m'arrête un instant près de lui
bonsoir
bonsoir
je le regarde pécher un court moment
il n'y a personne d'autre
sa voiture est garée pas loin
la rue est déserte
les volets sont fermés
je farfouille mes poches
coup de bol j'ai mes gants sur moi
je les enfile en surjouant le type qui a froid
petit frisson de cinéma
le type ne m'a même pas jeté un regard
je m'approche un peu
j'ai le coeur qui bat et tout va très vite
je le pousse de son siège il trébuche en disant non mais ho je le chope d'un bon coup de pied à la mâchoire j'entends un truc faire clac un clac très net comme quand on fait craquer ses phalanges il s'affale par terre il y a du sang qui lui coule de la bouche il est dans les vapes il essaie de se relever je lui donne encore un coup de pied à la tête vers le front la peau éclate le crâne va percuter un cailloux il tombe inconscient je me retourne brusquement non c'est bon pas de voiture pas de gens aux fenêtres de toute façon j'entendrai et puis là où je suis c'est un contrebas je vois qui pourrais me capter et en plus me reconnaître
tiens la chaise est à moitié à la flotte et une canne a pèche dérive le long du canal
y'a pas encore de cygne ni de canard
je me déssappe
je range mes vêtements en boule je garde les gants
et après je m'occupe du type
ça dure pas très longtemps mais à la je suis bien couvert de sang et de terre
j'ai utilisé tous ses hameçons
je regarde un peu l'effet d'ensemble
j'aime bien
je me nettoie un peu avec l'eau du canal je m'essuie avec un chiffon que je trouve dans la sacoche du type
je suis bien parti pour choper la crève moi
je me rhabille vite fait
c'est bon ça fait illusion
faut rentrer maintenant
je marche vite dans les rues
je sens le rhume prendre possession de mes muscles et de mon cerveau
je le sens comme une montée de drogue
avec une acuité terrible
je marche vite et ça me fait transpirer
merde faut pas trop que je transpire je suis pas vraiment propre encore
je rentre pas à la maison merde
je bifurque
je retourne là où on a dormi
il est tôt tout le monde dort
sophie dort encore
je prends une douche speed mais efficace
je nettoie bien la baignoire
je me couche tranquille auprès de sophie
elle couine
ça me fait sourire
je lui dit je t'aime mon bébé
elle essaie de répondre moi aussi mais elle dort trop c'est juste une bouillie de mot et un sourire et ça me fait l'aimer encore plus
je finis par m'endormir
le réveil sonne
j'émerge
j'ai mal aux bras
j'ai mal au cul
je mets un moment à piger que je me suis fait mal au cul quand on a fait l'amour hier sur le pot de fleur en ciment
ça me fait marrer
sophie se speede elle est en retard pour aller à son cours
moi j'ai super faim
dans la maison les autres dorment
konsstrukt
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Message par konsstrukt »

c'est le froid qui me réveille
j'ai horreur de ça
je tourne le dos à sophie
du pied le la cherche
je trouve pas son pied
je suis trop endormi pour faire mieux
elle ronfle légèrement
je me recroqueville pour recentrer ma chaleur
j'arrive pas à ouvrir les yeux
je sens le jour à travers
j'essaie de m'endormir mais le froid me maintient dans ce demi sommeil et me démoralise
je sens la mauvaise humeur grandir et ça me réveille de plus en plus
sophie se tourne vers moi et viens de coller de tout son corps
je souris ma mauvaise humeur disparaît presque d'un coup
je sens ses cuisses tièdes contre mes jambes froides
son bras passe par dessus ma poitrine sa main cherche ma main
je me cambre je tends le cul vers sa chatte je m'y colle le plus possible elle m'embrasse dans le cou je grogne de plaisir je serre sa main plus fort elle marmonne un truc que je ne comprends pas
sans doute elle vient de s'endormir
j'essaie de me laisser aller au sommeil
je sais pas trop quelle heure il peut être
je commence à partir dans les vapes bribes de rêves un bus moi dedans et quoi
hein
euh
sensation de mouillé dans l'oreille et une main sur mon sexe
ah tiens je bande
sophie me murmure j'ai envie de toi et ça achève de me réveiller
je hasarde une main derrière moi je tatonne je rencontre un sein que je commence à peloter et les choses s'enchainent avec juste un détail qui me gêne m'empêche de me concentrer complêtement ma vessie sophie me masturbe et ça me donne surtout envie de pisser je dis j'ai envie de toi je pense à autre chose aux chiottes bon dieu j'ai trop envie de pisser je vais lui pisser dessus elle me roule une pelle sa langue est chaude et douce et je l'aime et je lui lèche les seins je lui suce l'un puis l'autre puis l'un elle est encore en nuisette juste les seins sortis et c'est très érotique elle à les yeux fermés elle gémit elle se tortille c'est rare quand elle a les seins sensibles j'en profite j'adore ses seins je lui presse le sein gauche pour bien lui sucer le mamelon elle halète l'autre l'autre je passe à l'autre et là j'en peux plus je m'interrom excuse-moi bébé il faut que j'aille aux toilettes elle me regarde un peu hébétée fais vite elle me dit je suis un peu penaud je me sens coupable je me lève je vais à la salle de bain
je pisse dans le lavabo raahhhhhhhhh
j'en profite pour me laver les dents
je rince tout ça
je me sens beaucoup mieux mais le problème c'est que j'ai plus du tout envie de sophie
je retourne à la chambre
elle est couchée à ma place elle me tourne le dos
je m'allonge à ses côtés
je me colle contre son dos
je me frotte
elle fait semblant de dormir
elle dit d'une voix pseudo ensommeillée j'ai plus envie de faire l'amour
moi a moitié j'ai envie d'y croire mais je continue de la caresser mais c'est plus un câlin que des préliminaires
elle ne bouge pas trop je finis par plus trop bouger non plus
c'est mou j'aime bien
je me rendors encore doucement

elle se retourne vers moi commence à me caresser les couilles et à m'embrasser
elle me dit sans cesser de caresser mes couilles moi je voulais que tu me sautes dessus en me disant ah ouais t'as pas envie de moi et bin c'est trop tard
ah bon je dis
oui
on s'embrasse encore on se caresse
je me retrouve sur elle
deux trois pénétrations et je ramollis
qu'est-ce qu'il y a ?
je sais pas ça va peut-être revenir
je m'acharne mais ça revient pas
j'arrive plus à entrer de toute façon je suis trop mou
aïe elle dit
ho pardon
je me plaque contre son pubis je me frotte
des fois elle aime ça
il faut trop chaud elle dit
je me soulève
elle me sourit
elle replie les jambes
je me laisse tomber à côté
je suis un peu dégoûté
pourtant je suis habitué à ce que ça foire
je suis nul le matin je dis
mais non t'es pas nul
ouais mais pfff
mais non on a déjà réussi
à quoi
à faire l'amour
ouais je sais
elle se marre mais je sais que tu sais couillon
le matin je veux dire elle ajoute
aah
elle se marre
couillon
je t'aime
moi aussi
on se fait un câlin
on parle de trucs sans importance
on déconne
ça fait longtemps qu'on a pas déconné comme ça au lit je me dis
je suis bien
de temps en temps elle me dit qu'elle a envie de moi
finalement je repars
elle me masturbe et me presse les couilles
elle fait ça super bien
je lui suce les seins et elle réagit de nouveau comme une folle
très vite je suis sur elle et dans elle
pénétrations lentes et appuyées
je sens ses griffes dans mon dos
je la serre dans mes bras mon souffle dans son cou
elle halète gémis monte monte monte
moi aussi
je vais plus vite je me contrôle moins bien
elle gémis plus fort elle me griffe elle me dit maintenant
j'accélère elle est en train de jouir je jouis moi aussi en grognant et gémissant
c'est fini

je repose sur elle
réflexe je me soulève un peu qu'elle puisse respirer
je t'aime je dis
moi aussi elle dit
tu vois que t'es pas nul elle ajoute
on rigole ensemble
je me retire
je regarde ma bite toute propre
bin t'as pas tes règles je dis
sisi mais là c'est la fin
déjà ? putain je comprends plus rien à tes règles
je prends un kleenex
je dis bon on va faire le test du saint suaire
t'es dégoûtant elle fait
j'emmaillote mon sexe dans le kleenex et d'un coup le sang le colore et comme j'ai une sensation de picotement au frein un instant je crois que c'est moi qui saigne mais non
sophie est à califourchon à côté du lit elle s'essuie elle aussi avec des kleenex moi je suis allongé dans le lit je la regarde
ho merde elle fait
je vois passer une goutte
elle est mortifiée
t'as rien vu elle dit
euh non je réponds en pouffant
t'as vraiment rien vu ?
euh
elle me regarde
ho mon dieu c'est dégoûtant
j'essaie de la rassurer mais rien à faire le sperme elle trouve ça dégueu le sang de règles aussi je peux dire ce que je veux elle s'en fout
il y a un peu de sang sur le matelas qui forme une tâche rosâtre avec un centre plus foncé
un peu de sang a coulé sur sa cuisse
un peu de sang
la goutte que j'ai vu jaillir
a taché le sol mais c'est facile a essuyer
elle contemple le drap et elle a honte
moi je lui fais un câlin
elle se love contre moi
encore elle dit
encoooore
elle m'embrasse
moi j'en peux plus trop
mais à force de faire des câlins et de raconter des conneries bizarrement ça repart
je comprends pas comment en général je suis pas très endurant
très peu de préliminaires on y va direct
elle est super excité et se trouve très vite au bord de jouir
viens
viennnnsssss
oui
oui bébé
je j'aime
moi ausssiiiiii
elle jouit
je la sens jouir sous moi
moi je fais ce que je peux mais je suis tout engourdi
elle a fini de jouir je me retire
bof j'y arriverai pas bébé
hoooo mon chéri je suis désolé
ba c'est pas grave je suis pas frustré
elle se lève pour me faire un calin et là un minuscule filet de sang coule sur le lit
elle s'interromp net elle est horrifiée
ho noon
c'est pas grave chérie
elle regarde les deux tâches la première sur le bord du matelas et maintenant celle-là en plein milieu
il est fichu elle dit
comme si c'était important
moi je fais pas de commentaire
elle se lève elle va à la salle de bain
moi je commence à m'habiller
la journée commence pas mal je trouve

la fille parle
c'est quoi son prénom déjà
mireille
elle a l'age de sophie
en gros
elle me plait pas mal
je n'étais jamais venu dans ce bistrot
je suis déjà en partie bourré
moi à paques je vais aller chez mes parents et toi ?
hein
je la regarde un peu sonné
euh moi ça fait cinq ans qu'ils sont morts
ah mince désolé
c'est pas grave
elle pose sa main sur la mienne et me fait un petit sourire
je me dis qu'il suffirait que je me penche pour l'embrasser
elle a l'air d'avoir envie
au lieu de ça je lui caresse les doigts
j'ai envie de pleurer à cause de mes parents
je me lève
c'est pas grave je répète
je lui caresse les cheveux d'un geste affectueux
elle a l'air d'apprécier mais je perds un peu l'équilibre et je manque de me ramasser sur elle
heureusement il se passe rien qu'un peu de tangage
avec un peu de chance elle prend ça pour une caresse un peu appuyée
elle me sourit
j'aime bien ses yeux ses cheveux
je dis je reviens
je me dirige vers les toilettes
c'est un peu approximatif
j'y arrive
j'entre
je pisse
j'ai à moitié une érection à cause de mireille mais ça passe
pourquoi elle m'a parlé de mes parents
quand je pense mireille ça me fait pas le même effet que quand je pense la fille
ho merde ça remonte un peu
je m'arrache à la latrine
je vais dans une cabine
je m'agenouille devant la vaste et je me concentre sur les nausées
j'aime pas me sentir comme si j'allais vomir
j'ai des sueurs froides
ça remonte
spasme
j'ouvre la bouche
une giclée de liquide chaud et amer me sort de la bouche avec des grumeaux digérés du dernier repas
re-spasme
j'ai des larmes qui me brouillent les yeux
l'odeur aigre du vomi me prend les narines et la gorge
l'odeur piquante typique
encore un spasme
je pousse un cri involontaire
eeeuuuuuuuuurrr
nouvelle giclée de liquide qui éclabousse au fond de la vasque
l'odeur remonte encore
c'est fini
encore un spasme eeuuuurrrrrrkkkkk
rien ne sort
j'ai des filets de baves salis de vomis qui pendent de ma bouche
je crache mais ils sont trop coagulés
il faut que je ravale les filets de salive
je fait circuler de la salive pour rincer un peu
je crache plusieurs fois
j'ai des larmes dans les yeux
le front humide de sueur froide
une sensation piquante et aigre au palais dans la gorge et dans le nez
ça m'attaque un peu
je tire la chasse
je reste encore agenouillé
je profite des goutelettes et de la fraîcheur
j'ai le souffle court
l'eau disparaît dans le syphon puis remonte un peu
propre

je me redresse
je m'assieds sur le trône
je reprend mon souffle
la sensation aigre et piquante s'estompe lentement
je m'essuie le front du plat de la main
je frotte mes yeux pour oter les larmes
je reste assis un moment
je pense à mireille mais je chasse vite sa pensée
elle doit bien se douter que je suis malade
je repense à mes parents
ils ne m'ont jamais vu saouls
c'est bizarre
d'ailleurs moi je les ai jamais vu vomir
mais ils étaient souvent saouls
je les ai pas tué à coups de couteau ni de marteau finalement
c'est peut-être pour ça que j'étais déçu après
bon
faut sortir
je me lève
je tire encore la chasse par réflexe
je me lave les mains le visage
ça fait du bien
je me rince bien le palais et la gorge
je bois un coup d'eau
ça fait du bien
je sors des chiottes
bin
elle est où ?
je m'approche du comptoir
euh excusez-moi ?
oui
il a l'air flippé le type
elle est où la fille à la table là ?
je montre la table
elle est sortie il y a eu de la bagarre
de la bagarre ?
oui
ah
j'insiste pas je regarde l'air perplexe et je sors
mireille m'attends debout contre un mur
elle a l'air bouleversée
elle me raconte de façon décousue un groupe de type qui ont gueulé après le serveur il a envoyé une giclée de lacrymo un type lui a envoyé un tabouret à la gueule mais pas de blessé rien du tout et dans le début de bagarre elle s'est tirée
elle s'est pris une giclée de lacrymo dans la gueule et elle est un peu larmoyante. ses cheveux sont un peu poisseux
je la prends dans mes bras pour la réconforter
là on s'embrasse
je pense un instant à sophie et puis je pense juste aux lèvres de mireille à sa langue à ses seins contre moi à son corps chaud
on s'embrasse longuement
on se détache
tu habites où elle demande
à une demi heure d'ici et toi ?
à côté
on y va ?
oui
elle me sourit
on marche serrés l'un contre l'autre
de temps en temps on s'embrasse
on bavarde mais je m'intéresse pas trop à ce qu'on dit
je la regarde plutôt
on passe au dessus d'un pont
on s'arrête pour un baiser romantique
je glisse une main sous son pull
elle porte pas de soutif
ses seins sont lourds et doux au toucher
je la caresse elle soupire
elle fourre sa langue dans ma bouche
je presse son sein droit je joue avec son téton
elle appuie sa cuisse contre mon bas ventre
nos bouches se détachent
j'ai une impulsion
je lui prendsla tête à deux mains elle comprends pas ce qui lui arrive je lui claque la tête contre la rambarde en fer du pont
le temps qu'elle réagisse je recommence je sens l'os craquer l'onde me traverse la main elle me repousse en criant elle se relève elle hurle d'une voix aigue elle a du sang partout sur le visage et sur les épaules son regard est un peu hébété son oeil du côté où j'ai cogné le crâne regarde trop à droite
elle hurle moi je termine de me rétablir je tiens pas vraiment debout elle hurle j'entends du bruit derrière moi il y a des gens je me jette sur elle les bras en avant quelqu'un me retient je me retourne je lance un poing dans le vide je prends un coup au visage je perds complêtement l'équilibre j'entends un type m'insulter je m'écroule j'entends des pneus crisser je sens l'odeur de l'essence en un instant c'est d'une précision parfaite comme dans un rêve je ne suis plus du tout saoul je ne sens plus aucune douleur là où je suis tombé ni là où le type m'a frappé le type sans visage sans corps juste un poing je vois la voiture très près je sens l'odeur d'essence l'odeur de caoutchouc des pneus l'odeur chaude du moteur je vois les phares brillants la grille du radiateur la marque de la voiture
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